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« Bon alors Anya tu es prête ? »

Hein ? Qu'est ce qui se passait là ? Ah oui c'est vrai Anya devait parler avec ce vieux fou qui lui servait de psychologue parce que ses parents la trouvaient trop fragile pour reprendre l'école après la mort de sa meilleure amie. Que des bêtises surtout, elle sombrait plus dans la dépression en restant ici qu'en allant en cours. Soupirant une nouvelle fois et en levant les yeux au ciel, elle sourit et se décida à parler sinon on ne la laisserait jamais tranquille. En fait, Anya n'avait pas du tout envie de raconter sa vie à un psychologue de Saint Mangouste, elle n'avait que dix ans après tout et on l'embêtait déjà avec des histoires d'adultes. La jeune fille se remit bien dans le siège et croisa les bras sur sa poitrine. Très bien, puisqu'elle devait raconter sa vie elle allait le faire mais le médecin avait intérêt à s'accrocher, ce n'était pas une histoire drôle. Anya se remémora d'abord tout ce qu'elle voulait lui dire, la mort de sa meilleure amie, la découverte de ses pouvoirs qui avaient été très décevant.

« J'ai perdue ma meilleure amie il y a un mois. J'ai pensé qu'avec mes pouvoirs magiques je pourrais la ramener à la vie, mais ça n'a pas marché. Vous avez raison, je vais mal, je souffre, mais je veux continuer ma vie, je veux qu'on me laisse tranquille. Je ne m'en remettrais jamais peu importe le nombre de fois où je viendrais ici. Quand j'ai découvert mes pouvoirs j'ai été déçue parce que je pensais que j'allais faire des choses énormes, et au final, j'ai réussis à faire voler une serviette sur une plage lorsqu'il n'y avait pas de vent. Ouah quel pouvoir ! Mon père m'a dit que ce n'était rien, que ça passerait et que bientôt je ferais des choses grandioses, lorsque j'entrerais à Poudlard par exemple. Et bien je n'attend plus que ça de rentrer dans l'école des sorciers. »

Elle respira un grand coup. C'était la première fois qu'elle vidait son sac, depuis maintenant trois semaines qu'il la suivait, le docteur Jones n'avait pu obtenir que des « laisser-moi tranquille », ou « je vais bien. », mais Anya en avait assez. Tout ce qu'elle voulait s'était rentrée chez elle et aller lire ses livres. Anya n'avait pas besoin d'être ici et de parler, elle avait besoin de calme et de solitude... Bien sûr, Anya n'avait pas encore fait son deuil, sa meilleure amie était morte dans un accident de voiture il y avait un peu plus d'un mois mais ce n'était pas en parlant à un inconnu qu'elle arriverait à expliquer ce qu'elle ressentait au fond d'elle. La fillette avait juste un vide à coté du cœur, pour ne pas dire à l'intérieur. Elle ne savait plus à qui elle raconterait sa vie, avec qui elle pourrait faire des bêtises et elle avait perdue la seule personne qui riait à ses blagues pas drôle du tout. Elle avait perdue sa moitié, celle qui la comprenait le mieux et personne ne pourrait remplir ce vide.

« On fait du progrès, je pense qu'on pourra reprendre la semaine prochaine. »

Pardon ? La semaine prochaine ? Mais elle n'avait plus rien à lui dire ! Anya avait mit carte sur table aujourd'hui, et pour elle, il faudrait recommencer une nouvelle fois ? Mais Dr Jones l'aimait tant que ça ? Anya ne pouvait rien dire, ni protester, elle avait juste envie de pleurer. Ses parents s'inquiétaient de ne plus avoir une petite fille souriante mais après tout c'était normal, pendant un temps elle n'arriverait plus à sourire. Pourtant personne ne semblait le comprendre. Elle se sentait seule contre le monde, seule avec ses souvenirs. Et personne ne pouvait l'écouter se plaindre maintenant. Ses parents finirent par venir la chercher. Enfin son père puisque sa mère était une née-moldue. Il demanda des nouvelles, d'après ce que Anya comprenait puisqu'elle n'écoutait qu'à moité, et puis finalement ils sortirent du cabinet, Anya tenant fermement la main de son père.

« Papa, je ne veux plus aller le voir.. Je veux plus y aller. »

Ce n'était pas la première fois qu'elle se plaignait mais à chaque fois ses parents ne l'écoutaient pas. Et puis elle avait toujours eu une complicité avec son père alors elle espérait que cela allait marcher pour une fois. En vain. Il poussa un grand soupir et s'agenouilla auprès de la fillette.

« Anya on fait ça pour ton bien. Maman et moi on sait que c'est dur pour toi en ce moment et on veut surtout pas que tu tombes dans la depr... dans l'envie de toujours être toute seule et ne plus sortir voir tes amis. »

Puis ils se remirent à marcher. Anya voulait exactement ça être seule, elle n'avait pas besoin de ce médecin, elle avait juste besoin de sa meilleure amie, juste d'elle. Si seulement il y avait un moyen pour la ramener, c'était tout ce qu'elle voulait..