Marchand dans les couloirs du château, sans vraiment savoir ou elle allait, on pouvait remarque que ces derniers temps, des changements s’étaient opérés à Poudlard. Des arrivées soudaines avaient bouleversé la vie des jeunes gens de l’année 1998. Des arrivants du passé comme du futur avaient débarqués dans un temps qui n’était pas le leur sans rien demander… Oh, bien sur ils avaient tous étaient bien acceptés et avaient maintenant retrouvé une vie presque normale… Presque était le mot qu’il ne fallait pas oublier, car malgré le fait que Lord Voldemort ne face plus parti de ce monde, certains de ces partisans du passé avaient subi eux aussi le voyage dans le temps…

Victoire n’allait pas bien en ce moment, elle avait du mal à se faire à cette nouvelle vie qui s’offrait à elle… Comment pouvait-elle imaginer construire quelque chose dans un monde qui n’était pas le sien ? C’est vrai, elle n’avait rien demandé à personne et surtout pas de changer d’époque. Comment un seul être faisant une telle manœuvre pouvait il décider de la vie de centaines de personnes ? Cette personne avait intérêt de se racheter car Victoire avait une forte envie de lui faire payer son geste. Sa cousine n’était qu’une petite idiote, incapable de faire les choses bien, enfin c’est ce qu’elle pensait en cet instant. Elle l’a détesté, même si elle espérait au fond d’elle que cette jeune femme soit capable de la ramener chez elle. C’était elle qui avait utilisé un objet magique fabriqué par son père et qui les avaient tous conduits jusqu’ici, il fallait donc qu’elle les fasse sortir de ce monde qui n’était pas le leur avant que leurs vies à tous soient transformées par des paroles qu’ils auraient tendances à regretter.

Dans son temps à elle, elle avait enfin la vie dont elle avait toujours rêvé. En effet, elle avait terminé l’école, était enfin diplômé et elle allait commencer sa première année d’enseignement à Poudlard en tant que professeure de Sortilège. Chose dont elle rêvé depuis longtemps et qu’elle avait enfin obtenue, l’enseignement était une passion, donné à ses élèves l’envie d’apprendre, de réussir, c’est ce qui la rendait heureuse ! Et puis, elle était très heureuse aussi, toujours amoureuse et en couple avec Ted son petit ami depuis pas mal d’années déjà et puis elle envisagée enfin d’avoir un cocon pour leur nouvelle vie à deux ! Mais tout ça c’était sans compter sur les aléas de la vie qui vous surprenne toujours…

Victoire longeait les couloirs en pensant à tout ce qui venait de se produire, elle ne faisait pas vraiment attention aux autres personnes qui se promenait dans les couloirs ou qui simplement rejoignait leurs salles de cours. Cela faisait 10 minutes qu’elle suivait ce couloir, couloir qui la menait directement vers les cachots, drôle d’endroit pour se retrouver à méditer, mais voilà, elle y était maintenant ! Et elle ne s’était rendue compte de rien, son esprit vagabondait, pensant à tout et n’importe quoi. Comment avait-elle pu se retrouver ici ? C’est vrai, c’était l’endroit dans le château qu’elle détestait le plus et ou elle rechignait à se rendre. D’ailleurs, elle y allait le moins souvent possible. Mais au fond, elle savait bien pourquoi elle était ici, elle espérait y trouver Shailene qui devait bientôt avoir fini de donner son cours de la matinée…

Elle n’entendit pas la porte qui venait de s’ouvrir, elle n’entendit pas non plus les pas qui se dirigeaient vers elle. Pourtant les bruits de pas raisonnaient dans le couloir qui paraissait immense. Mais voilà, trop perdue dans ses pensées, elle ne faisait attention à rien de ce qui se passait autour d’elle.

Ce soir-là, Severus s'était entraîné seul dans une salle abandonnée perdue dans les cachots, suffisamment éloignée du territoire Serpentard et des couloirs de passage pour qu'il n'y soit pas dérangé. Il travaillait à améliorer des sortilèges de préservation ou de restauration mémorielle, mais comme tout ce qui avait trait à l'esprit, c'était une magie particulièrement délicate, et peu pratique à tester sans sujet humain à disposition. Les rats n'avaient pas une configuration mentale suffisamment proche pour être des cobayes réellement valables, mais à ce stade, c'est tout ce qu'il pouvait se permettre d'utiliser.

Le Serpentard prévoyait de devoir consacrer de nombreuses heures à ce nouveau projet, mais il estimait pouvoir parvenir à quelque chose d'ici Samhain. Il n'allait certainement pas s'autoriser à relâcher ses efforts sous prétexte qu'il n'était plus dans sa propre époque. Le mois de septembre était déjà bien entamé. La vie continuait. Il ne pouvait pas tout mettre en suspens simplement parce que l'avenir paraissait soudain encore plus incertain qu'il ne l'était par nature. Peu importait ce qui arriverait. Il ne pouvait que s'adapter. Et profiter de l'opportunité exceptionnelle que ce bond vers le futur représentait.

Alors qu'il sortait d'un raccourci qu'il avait emprunté pour regagner plus rapidement la salle commune, vu que le couvre-feu était tout proche, il se figea en voyant quelqu'un dans le couloir. Une jeune femme blonde. A son allure élégante et à sa démarche souple, le Serpentard reconnut leur nouveau professeur de charmes et sortilèges, tout droit débarquée du futur.

Il fut tenté de rebrousser chemin, ne souhaitant pas risquer d'être interrogé sur ses activités. Mentir à ce sujet ne lui posait pas de cas de conscience, mais il aimait autant esquiver une situation où il serait amené à le faire. Seulement, il calcula mentalement qu'en faisant un détour suffisamment grand pour que la jeune femme ne l'aperçoive pas, il ne rejoindrait son dortoir que cinq minutes après le couvre-feu. Il se résigna donc à s'avancer dans le couloir à sa suite.

Cependant, le professeur ne sembla pas réaliser qu'il le suivait. Il n'avait pourtant pas cherché à étouffer le bruit de ses pas, qui résonnaient dans le long couloir qu'ils parcouraient. Marchant plus rapidement qu'elle, il la rattrapa bientôt, et jeta alors un coup d’œil à son visage tandis qu'il s'apprêtait à la saluer. Lui trouvant une expression égarée et constatant qu'elle ne le remarquait toujours pas, il fronça les sourcils. Il s'accorda quelques instants supplémentaires pour analyser la situation.

Elle était seule, dans les cachots, avec une expression vacante et un manque de conscience de son environnement flagrant. Et même si c'était un professeur, c'était aussi une toute jeune femme, et une Weasley. Il n'était pas exclus que certains Serpentard aient pris offense de sa présence sur ce qu'ils percevaient comme leur territoire, et s'en soient pris à elle. Son trouble actuel pourrait être dû à un sortilège de confusion, ou même à un sortilège d'amnésie mal exécuté.

Severus serra les dents. Si des membres de sa maison avaient agi aussi stupidement, il leur ferait faire un petit tour à l'infirmerie histoire qu'ils prennent un temps de réflexion sur leurs actions. La dernière chose dont ils avaient besoin dans cette situation exacerbant les tensions, c'était bien de donner aux autres Maisons une autre raison de persécuter les Serpentard ! Il était impératif qu'ils répriment leurs pulsions, au moins jusqu'à ce que les choses se calment un peu, sinon définitivement. Mais Severus ne comptait pas trop sur cette dernière possibilité, il n'était pas aveuglé par sa loyauté envers sa propre Maison et savait bien que c'était trop attendre de certains Serpentard que de vouloir qu'ils se conduisent comme des personnes civilisées.

Enfin, pour le moment, il ne servait à rien de s'emballer. Il devait d'abord s'assurer de ce qui s'était passé. Après tout, il se pouvait que la jeune femme soit naturellement déphasée. C'était une Weasley. Elle pouvait être suffisamment inconsciente pour ne pas réaliser le danger à errer ainsi sans prêter attention à ce qui se pouvait arriver.

Pour en avoir le cœur net, Severus l'apostropha donc, sans élever la voix et avec le ton respectueux qu'il adressait à chacun de ses professeurs, quelle que soit l'opinion qu'il avait d'eux.

« Professeur Weasley ? Est-ce que tout va bien ? »

Victoire était complètement perdue dans ses pensées, elle semblait errer dans le couloir des cachots, mais elle n’était pas venue ici par hasard. Elle avait tellement engrangé de choses au fond d’elle ces derniers temps qu’elle n’arrivait plus à tenir le choc et avait décidément vraiment besoin de se confier à quelqu’un. Et ce quelqu’un ne pouvait être autre que Shailene l’amie venant du futur qu’elle c’était faite immédiatement à son arrivée ! C’était dur de se dire qu’elle se trouvait loin de ses habitudes, de sa famille, enfin de tout les gens qu’elle avait quitté à cause de ce maudit voyage dans le temps, qu’elle commençait à détester de plus en plus. Elle n’était pas la seule à penser cela, elle en était persuadée, mais voilà il fallait s’y faire, le mois de Septembre était déjà bien avançait et pour le moment rien n’avait changé, ils étaient toujours coinçaient ici. Même si tout le ministère c’était mis au travail pour trouver et comprendre ce qui c’était passé, ils stagnaient.

Alors qu’elle marchait en regardant droit devant elle, Victoire sentit une présence qui se rapprochait de plus en plus d’elle. Lorsque la personne parla, la jeune professeure de sortilèges sursauta, tourna la tête vers le jeune homme qui se trouvait à sa hauteur.

« Professeur Weasley ? Est-ce que tout va bien ? »

Victoire se racla la gorge, reprenant son sourire habituel afin de ne pas trop inquiéter son élève, qui devait se demander ce qu’elle pouvait bien faire là ! Elle n’avait pas vraiment de raison de se trouver dans cette partie du château ! D’ailleurs très peu de gens s’y aventuré à par ceux faisant partit de la maison serpentard ! Ce jeune homme était respectueux avec tout ces professeurs, peu importe la maison d’où ils venaient, il gardait toujours une part de respect pour chacun, même si il y en avait certains qu’il devait avoir du mal à apprécier… Toute souriante, Victoire prit enfin la parole, regardant son interlocuteur droit dans les yeux.

-Oui Severus, oui tout va bien. C’est gentil de te préoccuper de moi, je me dirigeais juste vers le bureau du professeure Sawyer !

Menteuse, bouh la menteuse ! Mais bon voilà, Severus n’était qu’un élève et Victoire se devait d’être plus forte que ses élèves, de mieux supporter le choque de ce maudit bond dans le temps. Son élève semblait être en train de retourner vers la salle commune des serpentard, mais que faisait-il donc avant de ne se retrouver au milieu du couloir dans les cachots ? Et puis, il y avait une part de vérité dans ce qu’elle venait de dire, si elle se trouvait là, c’était dans l’espoir de trouver Shailene dans son bureau ! Bon, elle devait aussi se préoccuper de son élève…

-Est-ce que ça va Severus, tu sembles plutôt pressé de retrouver ta salle commune ! Puis-je te demander ce que tu fais ici, dans ce couloir ?

Victoire se devait de poser la question, elle savait que cet endroit n’était pas franchement accueillant et que ce qui s’y passait parfois pouvait-être traumatisant. Et puis, elle connaissait l’histoire de Severus Rogue, elle savait que dans sa jeunesse, il aimait à s’entraîner seul dans les pièces vides des cachots à jeter des sorts ou ce genre de choses !

La jeune femme sursauta lorsque Severus l'interpela, prouvant s'il était encore besoin qu'elle ne prêtait aucune attention à son environnement. Elle entreprit ensuite de se racler la gorge, puis tourna la tête vers lui avec un sourire. Le Serpentard s'était arrêté à son niveau, tout en laissant entre eux la largeur du couloir.

Severus devait admettre que le sourire de Victoire Weasley était exceptionnellement brillant. Objectivement, la jeune femme était d'une beauté largement supérieure à la moyenne, avec ses traits altiers, ses longs cheveux soyeux, ses yeux brillants et son teint sans défaut. En ajoutant à cela son caractère avenant, il n'était pas surprenant que de nombreux élèves aient déjà succombé à son charme. Et dans les dortoirs Serpentard, Severus avait déjà surpris plusieurs discussions à son sujet : la plupart semblaient prêts à parier qu'elle avait été adoptée, car une telle beauté ne pouvait être ni femme ni fille de Weasley, et quelques-uns soutenaient qu'elle avait forcément une ascendance vélane car nulle humaine ne pourrait être aussi radieuse.

Severus ne se sentait jamais concerné par ce genre de sujet, mais en subissant ce sourire de si près, il devait bien admettre que lui-même n’exclurait pas totalement l'hypothèse de l'ascendance vélane. Il y avait un pouvoir perceptible dans ce sourire. Non qu'il y soit sensible. Mais il pouvait le voir.

Ces considérations ne l'empêchèrent pas d'écouter la réponse que la jeune femme lui fit.

« Oui Severus, oui tout va bien. C’est gentil de te préoccuper de moi, je me dirigeais juste vers le bureau du professeure Sawyer ! »

Severus grimaça mentalement en voyant son intervention interprétée comme de la gentillesse, puis grimaça mentalement une deuxième fois en reconnaissant le nom du nouveau professeur de potions. Une autre jeune femme, dont il était donc logique que le professeur de sortilèges se soit rapprochée, que le Serpentard n'était pas sûr du tout d'apprécier. Il avait cru qu'il ne pouvait y avoir pire que Slughorn, mais Slughorn au moins savait ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas.

Enfin, ce n'était pas la préoccupation du moment. A présent, il pourrait parier que...

« Est-ce que ça va Severus, tu sembles plutôt pressé de retrouver ta salle commune ! Puis-je te demander ce que tu fais ici, dans ce couloir ? »

Gagné. Les professeurs étaient toujours si prévisibles. En quoi est-ce que ça les regardait, franchement ? Severus n'était pas en infraction, le reste ne concernait que lui, non ? Mais il se résigna à répondre, parce qu'il se devait de respecter ses professeurs, et parce qu'il avait établi depuis longtemps que la notion de vie privée n'était dans cette école jamais plus qu'une utopie.

« Bien sûr, Professeur Weasley. J'étais parti étudier dans une salle de classe vide située à l'écart car la salle commune était trop bruyante. A présent que le couvre-feu est proche, je regagne mon dortoir. »

Le ton du Serpentard exprimait une parfaite sincérité, et d'ailleurs, il ne mentait même pas. Il avait juste omis de préciser que son sujet d'étude n'était pas inclus dans le programme de Poudlard et que dans le terme 'étude' il incluait un entrainement pratique impliquant d'innocents rongeurs qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Mais enfin, ce n'était pas comme si Poudlard manquait de rats. Miss Teigne n'allait pas mourir de faim demain.

Pour parfaire sa prétention de sincérité et montrer qu'il coopérait pleinement, Severus ponctua sa déclaration en présentant devant lui les livres qu'il portait : différents livres de charmes et de sortilèges, dont certains de niveau plus élevé que ce qui était était enseigné pour les ASPIC, mais absolument rien d'illicite.

A son arrivait dans ce temps, Victoire avait immédiatement sympathisé avec Shailene Sawyer la nouvelle professeure de potion. Les deux jeunes femmes avaient le même âge, de nombreux points communs et notamment l’amour de l’enseignement. Bien sur elle se doutait qu’un serpentard n’apprécierait pas forcément que des professeures de maison différentes se côtoient et surtout pas Severus Rogue, comme elle n’avait pu le lire dans un livre d’histoire ! Mais voilà, on n’évite pas de se faire des amis juste pour faire plaisir aux autres ! Préférant ne rien rajouter au but de sa descente aux cachots, Victoire resta donc silencieuse !

Etant professeure, Victoire se devait de poser certaines questions, même si elle savait que cela ne plaisait pas forcément aux élèves ! Et oui, elle aussi avait été élève et n’appréciait guère que ses professeurs fassent leur curieux. Ils se croyaient tout permis, mais aujourd’hui aussi elle comprenait que c’était pour le bien des élèves, on ne sait jamais ce qui peu arriver surtout ces temps-ci !
Severus ne fut pas surpris par sa question, comme tout élève, il s’y attendait et bien sur il y répondit avec une grande franchise !

« Bien sûr, Professeur Weasley. J'étais parti étudier dans une salle de classe vide située à l'écart car la salle commune était trop bruyante. A présent que le couvre-feu est proche, je regagne mon dortoir. »

Posant son regard sur les différents livres que lui montrait le jeune serpentard, Victoire souriait. Alors comme ça, il était très intéressait par les cours de sortilèges ! Même si c’est livres ne s’adressaient pas à un élève de son niveau, cela n’interpella pas plus la jeune professeure. Chacun à le droit de lire ces bouquins, de toutes manières les sortilèges contenu à l’intérieur seront forcément dans l’apprentissage un jour ou l’autre ! Regardant toujours le jeune garçon avec un sourire, Victoire souriait constamment, bien sur elle n’utilisait jamais son pouvoir de vélane pour amadouer un élève, mais souvent sa beauté naturelle suffisait à le faire… Même si ce n’était pas forcément ce qu’elle désirait faire !

-Oh, tu t’intéresse aux livres de sortilèges, est-ce que tu y as trouvé ce que tu cherchais ?

Fouillant dans son sac, Victoire en sortit un livre très ancien qui contenait de nombreux sortilèges qu’ils n’avaient pas encore étudié, mais qui était vraiment très bien expliqué ! Elle tenait à ce bouquin il appartenait à la famille de sa mère, mais cela ne l’empêchait jamais de le prêter à des élèves qui en prendrait soin et en qui elle pouvait avoir confiance !

-Si ça t’intéresse, je peux te prêter ce bouquin là, tu ne le trouveras dans aucunes bibliothèques, mais je sais que tu en prendras soin…

Lui tendant le livre, elle attendit de voir sa réaction, elle ne savait pas si il accepterait ou non… C’est vrai, c’était un jeune homme qui avait déjà de nombreuses convictions au sujet des sorciers, de leurs états, de la maison à laquelle ils appartenaient… Victoire lui souriait encore, c’était la première fois qu’elle se retrouvait face à face et seule à seule avec Severus Rogue, malgré ses erreurs de jeunesses, ils avaient fait de bonnes choses. Selon ce qu’elle avait lu dans les différents livres d’histoire de son époque !

-Et si tu as besoin de cours, tu sais que je suis disponible, il suffit de demander, je serais ravie de pouvoir te venir en aide ! Je suis devenue professeure pour donner à mes élèves l’envie d’apprendre, alors n’hésite pas !

Severus vit le regard de la jeune femme se poser sur les livres qu'il avait présentés comme alibi. Il observa attentivement son expression, et n'y trouva pas de raison d'être alarmé : manifestement, ce professeur-ci ne cherchait pas à obliger ses élèves à se limiter au programme des ASPIC. Un très bon point, aux yeux du Serpentard. Que le programme de Poudlard soit si terriblement limité afin d'être accessible aux crétins congénitaux qu'étaient la majorité des élèves, c'était une chose, mais que des enseignants refusent que les élèves moins retardés étudient par eux-mêmes des notions plus avancées, c'était tout autre chose, et c'était inadmissible. Censurer l'accès aux connaissances était un crime.

Mais le professeur Weasley, loin de critiquer son choix de lecture, sembla ravie de le voir s'intéresser à la matière qu'elle enseignait.

« Oh, tu t’intéresse aux livres de sortilèges, est-ce que tu y as trouvé ce que tu cherchais ? »

Sans attendre de réponse, elle se mit à fouiller son sac. Quelques instants plus tard, elle en ressortit un grimoire paraissant plutôt ancien.

« Si ça t’intéresse, je peux te prêter ce bouquin là, tu ne le trouveras dans aucunes bibliothèques, mais je sais que tu en prendras soin… »

Sans hésitation, elle lui tendit l'ouvrage qu'elle venait d'extraire de ses affaires. Severus, qui trouvait quelque chose de perturbant à la manière dont le professeur le considérait et parlait comme si elle en savait beaucoup plus sur lui qu'elle le devrait, ne s'en saisit pas immédiatement, cherchant à analyser la situation... Ils ne se connaissaient pas, elle ne savait rien de lui. Qu'elle vienne du futur n'y changeait rien : croyait-elle vraiment pouvoir connaître quelqu'un simplement en ayant entendu quelques histoires racontées à son sujet ? Que s'imaginait-elle donc en l'appelant par son prénom et en impliquant qu'elle connaissait son caractère ?

Cependant, cela ne diminuait en rien l'attrait de l'ouvrage qu'elle se proposait de lui prêter. Severus ne savait pas à quoi elle jouait, mais il n'allait certainement pas décliner une offre lui permettant d'étudier un grimoire pouvant potentiellement lui fournir des informations auxquelles il n'aurait pas accès autrement. Lily lui en voudrait à mort si elle apprenait qu'il n'avait pas profité de cette opportunité !

... Sauf que Lily ne lui avait plus parlé depuis plus d'une année, se rappela-t-il soudain. Il faillit grimacer.

A cause de ce bond temporel et de ce qu'il avait appris de sa 'destinée', ses émotions étaient embrouillées. Une part de lui était toujours blessée et enragée, toute disposée à détester Lily pour l'avoir abandonné. Mais cette part coexistait désormais avec une autre part, traumatisée à l'idée que Lily allait être tuée alors qu'elle n'avait qu'une vingtaine d'années, et qu'il serait un instrument de cette mort prématurée, qu'il allait presque directement la causer. Et alors qu'il avait réussi à tenir Lily à l'écart de ses pensées pendant toute une année, il avait à présent l'impression de ne plus être capable de penser à autre chose, n'importe quel sujet devenait susceptible de l'évoquer, à tout moment de la journée.

Vidant son esprit, il revint à la situation présente et inclina la tête pour indiquer qu'il acceptait l'offre, avant de prendre le livre tendu et de l'ajouter à sa pile. Il en parcourrait le contenu dès ce soir, pour se faire une idée de son utilité.

Une fois qu'il eût accepté son offre, la jeune femme fit une autre proposition.

« Et si tu as besoin de cours, tu sais que je suis disponible, il suffit de demander, je serais ravie de pouvoir te venir en aide ! Je suis devenue professeure pour donner à mes élèves l’envie d’apprendre, alors n’hésite pas ! »

Severus soupçonnait qu'elle débutait tout juste dans l'enseignement, et cette déclaration le confirma clairement. Il se demanda vaguement combien de temps il lui faudrait pour perdre son idéalisme au contact d'élèves aussi peu soucieux d'apprendre... Enfin, peut-être son apparence pourrait-elle lui servir, en retenant davantage l'attention, elle pourrait réussir à intéresser davantage son public. Mais le Serpentard trouvait lamentable que ce type d'artifice soit nécessaire pour convaincre des élèves de se soucier un minimum de leurs études.

Mais bien entendu, le Serpentard se garda bien de montrer à la jeune femme combien il la trouvait naïve, et se contenta de la remercier.

« Je prendrai grand soin de votre livre, Professeur, et vous remercie de me faire cet honneur. Si j'avais des difficultés à appréhender certains concepts, je vous promets de profiter de votre proposition d'assistance. C'est une chance pour nous tous que d'avoir un professeur si disposé à nous aider. »

Il attendit ensuite poliment, dans le cas où elle aurait encore quelque chose à ajouter, mais il espérait pouvoir reprendre le chemin de la salle commune. Il n'avait pas envie de prolonger cette conversation dérangeante, et puis il aimerait autant regagner son dortoir avant le couvre-feu. Se justifier était toujours pénible.

Victoire n’était pas du genre à juger un élève sur sa réputation ou encore ce qu’elle avait pu lire sur lui dans un livre d’histoire, comme c’était le cas actuellement. Même si elle était tout de même plutôt heureuse de rencontrer Severus Rogue, on ne peut pas nier que son implication dans le passé n’ai pas était importante pour la suite de l’histoire. Et puis elle savait que c’était un jeune homme qui aimait apprendre, étudier et surtout qui apprécier de pouvoir trouver des livres anciens ou il pourrait se plonger sans retenue !

Victoire se proposait donc de lui prêter son livre sans arrières pensées, bien au contraire, si cela pouvait lui faire plaisir, alors elle en serait vraiment très heureuse ! Ce jeune homme n’était pas comme ses autres élèves, il s’intéressait vraiment à la matière qu’elle enseignait, pas à sa beauté… Bien sur elle savait que si autant d’élèves suivaient son cours et appréciaient d’y venir c’était en parti grâce à la beauté qu’elle dégageait, mais jamais elle ne se servait de son pouvoir de vélane pour les obliger à aimer son cours, non elle n’était pas de ce genre là ! Elle gérait ses problèmes toutes seule, et ceux qui n’appréciait pas les cours de sortilèges et qui faisaient n’importe quoi durant son cours étaient tout bonnement sanctionnés par une retenue !

Attendant que son élève se décide à prendre ou non le livre qu’elle proposait de lui prêter. Victoire en profita pour le scruter du regard et elle remarqua qu’il semblait perturbé par quelque chose. D’ailleurs, elle avait remarqué qu’il était constamment seul, n’avait-il donc vraiment aucun ami ? A part cette demoiselle prénommé Lily, mais même ces derniers temps enfin depuis son arrivée ici, elle ne les avait jamais vu ensemble. Que se passait-il donc ? Severus semblait tellement triste et solitaire, enfin c’était même sur, il était seul au monde…

Alors qu’elle s’apprêtait à lui demander s’il allait bien, le jeune homme hocha la tête de manière positive avant de s’emparer avec délicatesse du livre qu’elle lui tendait. Victoire, heureuse lui souriait toujours. Il avait l’air de prendre confiance en elle, enfin c’est ce qu’elle espérait du moins…

« Je prendrai grand soin de votre livre, Professeur, et vous remercie de me faire cet honneur. Si j'avais des difficultés à appréhender certains concepts, je vous promets de profiter de votre proposition d'assistance. C'est une chance pour nous tous que d'avoir un professeur si disposé à nous aider. »

Ah, et en plus il acceptait de bien vouloir lui demander de l’aide en cas de grande difficultés à apprendre ou comprendre certaines choses du livre. C’était agréable de se dire que certains élèves aimaient apprendre et surtout que les professeures pouvaient avec eux faire leur travail correctement. Se raclant la gorge, Victoire se décida à lui poser la question qui la tracassait.

-Severus, je ne veux en rien paraître intrusive, mais je me demandais si tu allais bien. Tu paraissais triste il y a quelques instants… Est-ce que quelque chose te contrarie, puis-je t’aider à aller mieux ? Si tu as besoin de discuter, je serais ravie de t’écouter.

Elle savait qu’il ne serait pas ravi qu’elle lui pose des questions. Il voulait certainement rejoindre rapidement sa salle commune avant le début du couvre feu. Et puis, devoir tenir la conversation avec un professeure comme Victoire, qu’il ne devait pas franchement apprécier, cela devait encore plus le déranger.

Observant toujours la jeune femme, Severus remarqua que son choix d'accepter le livre qu'elle avait proposé de lui prêter semblait la satisfaire. Elle gardait toujours aux lèvres le même sourire brillant. Le Serpentard se demanda distraitement combien de temps elle pouvait tenir sans que ses zygomatiques se fatiguent. Elle semblait être le genre de personne à pouvoir battre des records en la matière.

Malheureusement, les palpitantes réflexions de Severus furent interrompues et son espoir déçu : le professeur Weasley n'en avait pas encore terminé avec lui.

« Severus, je ne veux en rien paraître intrusive, mais je me demandais si tu allais bien. Tu paraissais triste il y a quelques instants… Est-ce que quelque chose te contrarie, puis-je t’aider à aller mieux ? Si tu as besoin de discuter, je serais ravie de t’écouter. »

Morgana, qu'était-il donc censé répondre à ça ? Il y avait tellement de choses qui n'allaient pas dans ce qu'elle venait de dire que Severus ne savait par où commencer. Surtout que toute rectification qu'il voudrait effectuer ressemblerait furieusement à une volée d'insultes s'il s'écoutait. Ce qu'il ne pouvait se permettre. Si naïve et présomptueuse soit-elle, il s'agissait d'un professeur.

Pour se calmer, il s'autorisa quelques secondes pour hurler mentalement derrière ses barrières d'occlumancie ce qui le démangeait. Qu'il n'était en rien triste, que cet air maussade et renfrogné était parfaitement naturel chez lui, surtout quand son planning était interrompu par une blonde décérébrée même pas capable de regarder où elle allait. Que même s'il était triste, ça ne la regarderait en absolument strictement rien, car elle n'était rien pour lui, elle n'avait aucun droit de regard sur sa vie. Que s'il avait besoin de réconfort, il n'irait certainement pas le chercher auprès d'une personne manquant à ce point de tact et de respect pour la vie privée. Que si elle croyait sincèrement qu'il suffisait de parler et d'être écouté pour se sentir mieux, sa naïveté s'étendait clairement au-delà que son aveuglement concernant la nature de l'enseignement, et qu'elle n'avait jamais dû rencontrer de réelle difficulté dans sa propre vie. Qu'elle devrait se dispenser de proposer des conseils alors qu'elle manquait si manifestement d'expérience et ne savait vraisemblablement même pas gérer sa propre existence. Qu'elle devrait se mêler uniquement de ce qui la regardait et surtout le. Laisser. En. Paix.

Après avoir ainsi évacué sa frustration, tout en n'ayant pas donné l'impression de faire autre chose que s'accorder quelques secondes pour considérer l'offre, il répondit toujours aussi poliment, sur un ton empreint d'une note suave.

« C'est très aimable à vous, Professeur. Mais vous pouvez vous rassurer, je me sens parfaitement bien. Je m'inquiétais simplement de ne pas réussir à regagner mon dortoir à temps. Croyez bien que je suis désolé de vous avoir inquiété avec une préoccupation aussi mineure. »

Le Serpentard estima s'être montré on ne peut plus clair, et espérait qu'elle saisirait les implications et le laisserait repartir sans chercher encore à établir une conversation qui n'aurait pas lieu.

« C'est très aimable à vous, Professeur. Mais vous pouvez vous rassurer, je me sens parfaitement bien. Je m'inquiétais simplement de ne pas réussir à regagner mon dortoir à temps. Croyez bien que je suis désolé de vous avoir inquiété avec une préoccupation aussi mineure. »

Victoire doutait extrêmement de ce que venait de lui dire Severus. A dire vrai, elle ne le croyait pas du tout. Comment pouvait-il essayer de lui faire croire qu’il allait parfaitement bien alors que ce n’était pas le cas. Elle sentait qu’au fond de lui quelque chose le tracassait et elle ne voulait pas le laisser partir sans avoir pu l’aider. Mais voilà, s’il avait décidé de ne rien dire, elle ne pourrait absolument rien y faire… Et il fallait avouer qu’elle n’était en rien rassuré par ce qu’il venait de lui dire. Elle n’aimait pas voir que ses élèves n’allaient pas bien, elle aurait tant aimé pouvoir leurs venir en aide, simplement en les écoutant. Mais bon il fallait se rendre à l’évidence, Severus n’avait aucunement envie de lui parler et ne désirait qu’une seule chose, retourner dans son dortoir. Donc Victoire se devait de lui foutre la paix.

-Oh, ne sois pas désolé Severus, j’aimerais simplement pouvoir t’aider, car je sens qu’au fond de toi, il y a quelque chose qui ne vas pas. Mais je comprends aussi que la seule chose que tu désires en cet instant c’est que je te foute la paix afin de pouvoir retourner dans ton dortoir…

Regardant sa montre, elle se rendit compte que le couvre feu n’aurait lieu que dans environ une petite dizaine de minutes. Ils pouvaient donc rester un moment à discuter, enfin ça c’était à Severus d’en décider. Et puis, elle pouvait très bien le raccompagner non loin de l’entrée de la salle commune des serpentard si vraiment il était pressé.

-Ca te dérange si je fais la route en direction de ta salle commune avec toi ? Je ne voudrais pas non plus m’imposer…

Victoire n’attendit pas une réponse de la part de Severus, elle se mit à marcher en même temps que lui restant un instant silencieuse afin de ne pas trop le déranger. Mais elle ne pu retenir son envie de plus en plus intense d’en savoir un peu plus.

-J’ai vu dans ton dossier que tu es vraiment très doué en sortilèges. Ne t’ayant pas encore eu en cours, j’espère pouvoir être rapidement témoin de tes performances en matière de diction de sortilèges.

Finalement, la jeune professeure de sortilège c’était décidée à lui parler de ce qu’elle savait sur lui et sur son goût pour les incantations, les sortilèges, enfin ce genre de choses. Goût qu’elle possédait aussi, ils devraient donc plutôt bien s’entendre tout les deux à ce sujet, mais ce ne serait peut-être pas facile d’amener Severus à bien vouloir en parler.

Spoiler:

Réprimant son agacement, avec quelque difficulté car la lassitude qu'il ressentait suite à sa séance d'entraînement intensive et frustrante l'amplifiait, Severus attendit que l'enseignante le laisse prendre congé.

« Oh, ne sois pas désolé Severus, j’aimerais simplement pouvoir t’aider, car je sens qu’au fond de toi, il y a quelque chose qui ne vas pas. Mais je comprends aussi que la seule chose que tu désires en cet instant c’est que je te foute la paix afin de pouvoir retourner dans ton dortoir… »

Morgana lui accorde patience et sérénité, qu'allait-elle encore chercher ?! Alors comme ça elle sentait qu'il y avait quelques chose qui n'allait pas au fond de lui ? Mais pour qui se prenait-elle, encore une fois ? Elle se la jouait empathe ? grande devineresse ? psychologue ? sauveuse d'âmes en peine ? Quoi qu'elle s'imagine être, qu'elle aille donc exercer ses prétendus talents ailleurs, elle ignorait tout de lui et ses affirmations étaient extrêmement offensantes !

Et puis cette grossièreté dans la formulation, c'était vulgaire, et déplacé aussi bien dans la bouche d'une jeune femme que dans celle d'un professeur en charge de l'éducation d'esprits jeunes et influençables. Bien sûr, c'était une Weasley, et elle n'avait peut-être pas reçu elle-même une éducation adéquate dans son enfance, mais ce n'était pas une raison. Le standing de Poudlard avait dû continuer à se dégrader dans les décennies qui avaient suivi sa propre scolarité si quelqu'un comme ça pouvait devenir professeur...

Enfin, au moins, elle avait saisi le message et il allait pouvoir mettre fin à cette discussion. Elle venait de regarder sa montre, elle réalisait certainement qu'elle allait le mettre en retard si elle continuait. En digne garante de l'ordre au sein de l'école, elle se devait de le laisser partir.

« Ça te dérange si je fais la route en direction de ta salle commune avec toi ? Je ne voudrais pas non plus m’imposer… »

Ou pas.

Ce n'était pas comme s'il pouvait vraiment refuser. Il ne fallait jamais se mettre en mauvais termes avec quelqu'un en position d'autorité s'il y avait un moyen de l'éviter. Il fallait savoir faire des sacrifices. De toute manière, elle avait considéré son assentiment comme une évidence, car elle s'était mise en marche. Severus lui emboîta le pas et se plaça au même niveau qu'elle, utilisant au maximum la largeur du couloir pour garder ses distances sans que ce soit trop ostensible. Il commenta brièvement.

« Pourquoi est-ce que cela me dérangerait ? Je suis honoré de vous accompagner, Professeur. »

La jeune femme reprit la parole, ramenant la conversation sur un sujet scolaire, intrinsèquement plus neutre.

« J’ai vu dans ton dossier que tu es vraiment très doué en sortilèges. Ne t’ayant pas encore eu en cours, j’espère pouvoir être rapidement témoin de tes performances en matière de diction de sortilèges. »

La contrepartie de la naïveté de cette enseignante, c'est qu'elle était encore enthousiaste et consciencieuse, et cela, Severus pouvait l'apprécier. Il doutait fort que tous les enseignants fassent tous l'effort de consulter les dossiers de leurs nouveaux élèves. Il espérait juste qu'elle avait réellement consulté tous les dossiers, et n'avait pas simplement pioché ceux auxquels elle accordait un intérêt particulier. L'idée qu'une personne pareille ait un intérêt particulier pour lui le mettait mal à l'aise. Il n'aimait vraiment pas que les informations le concernant soient ainsi à la portée de n'importe qui, même s'il avait veillé à ce que son dossier scolaire ne comprenne aucune information réellement compromettante et à ce que ses notes ne reflètent pas fidèlement ses capacités.

D'ailleurs, il profita de cette occasion pour minimiser le talent qu'elle lui supposait, la contredisant aussi courtoisement qu'il le pouvait.

« Pardonnez-moi, mais je me dois de rectifier votre impression : je ne suis pas si doué en sortilèges, mon seul mérite est de bien connaître la théorie. Vous constaterez toutefois que d'autres élèves de ma promotion font preuve d'une maîtrise bien plus remarquable. Je pense que vous ne serez pas déçue. »

Ce n'était même pas entièrement faux : jusqu'au niveau BUSE, Severus s'était très bien débrouillé, mais les sortilèges de niveau ASPIC étaient bien plus complexes, et comme sous l'influence de Dumbledore Poudlard avait limité les sorts enseignés à la magie blanche, il lui fallait beaucoup d'entraînement pour les maîtriser. La lignée Prince avait perdu toute affinité avec ce type de magie bien des générations auparavant. Severus détestait perdre son temps à apprendre des sortilèges qui ne lui correspondaient pas, mais jusqu'à la fin de cette scolarité, il devait serrer les dents et éviter de faire des vagues. Il n'allait donc certainement pas évoquer ce problème devant le Professeur Weasley, qui à n'en pas douter partageait tous les préjugés des Weasley.

Spoiler:

A cet instant précis, Victoire voyait bien qu’elle agaçait le jeune homme, ce qui n’était pas ce qu’elle désirait faire. Mais voilà, il n’avait pas l’air d’apprécier qu’elle le pousse à discuter, à essayer dans savoir plus sur ce qui n’allait pas en ce moment. Car il était certain qu’au fond de lui, quelque chose le tracassait, oui mais quoi ? Etait-ce le fait que Lily ne lui parle plus depuis quelques temps ? Oh certainement, mais y avait-il que ça… Elle ne le savait pas et voulant l’aider, elle ne faisait qu’augmenter en lui le fait qu’il l’appréciait de moins en moins. Si tant est qu’il ait déjà apprécié avant !

De plus, elle avait osé lui parler d’une façon qui n’avait pas franchement du lui plaire. Elle avait employé des mots que tout jeunes gens de l’âge de Severus employait constamment. Mais voilà, il n’était pas comme les autres, lui parlait d’une façon qu’aucuns jeunes n’employaient. Olala, mais comment fallait-il prendre ce jeune homme pour qu’il se dévoile un peu… La jeune professeure s’en mordait mentalement les doigts, il avait mal pris sa façon de parler, bon prenant son temps, elle prit une très grande inspiration, gardant toujours son sourire dessinait sur ses lèvres. Comme toujours lorsqu’elle était en public Victoire souriait quoi qu’il se passe, peu importait comment elle se sentait… Elle devait montrer aux gens que tout allait bien, même lorsque ce n’était pas le cas.

« Pourquoi est-ce que cela me dérangerait ? Je suis honoré de vous accompagner, Professeur. »

Il acceptait qu’elle fasse la route jusqu'à son dortoir en sa compagnie, en même temps il n’avait pas trop le choix. Il se sentait plutôt obligé d’accepter que la jeune professeure l’accompagne. Voulant rester poli et courtois surtout, ce n’était pas dans ses habitudes de répondre de manière négative à un professeur. Peut-être étais-ce une façon de bien se faire voir par toute l’équipe enseignante de Poudlard… Mais pas pour lui, non c’était dans ces gènes, dans sa nature d’être comme ça. Il avait été éduqué pour rester en toute circonstances poli, ce devait-être plutôt ça ! Victoire se sentit obligé de s’excuser, elle ne voulait pas qu’il la prenne pour quelqu’un de mal éduqué ou encore de mal poli…

-Cela pourrais te déranger, tu n’as pas vraiment envie de te retrouver en compagnie d’une professeure, je le sens. Tu préfèrerais que je te laisse tranquille pour rentrer dans ton dortoir. Je me suis certainement mal exprimé tout à l’heure, ce n’était pas voulu, je sais que tu ne supporte pas que les gens soient vulgaires, et je m’en excuse de l’avoir été.

Tout en marchant, elle lui souriait, ils marchaient d’un pas lent mais sur, certain de la direction qu’ils devaient prendre. Elle préférait être franche avec ce jeune homme et puis c’était certainement ce qu’il attendait au fond de lui, même si la perspective de devoir continuer à discuter avec elle devait le déranger de plus en plus. Même le sujet de ces études n’arrangerait certainement pas les choses, mais voilà, elle devait tenter. De plus, Victoire ne supportait pas le fait de marcher en compagnie de quelqu’un sans parler, rester silencieux à essayer d’écouter et de voir les moindres mouvements de la personne qui l’accompagnait.

« Pardonnez-moi, mais je me dois de rectifier votre impression : je ne suis pas si doué en sortilèges, mon seul mérite est de bien connaître la théorie. Vous constaterez toutefois que d'autres élèves de ma promotion font preuve d'une maîtrise bien plus remarquable. Je pense que vous ne serez pas déçue. »

Alors voilà son secret, il s’entrainait à apprendre la théorie dans les livres, mais après il devait forcément s’entrainer quelque part dans Poudlard et quoi de mieux que les cachots pour s’adonner à un tel passe-temps ! Victoire commençait à comprendre les raisons pour lesquelles Severus se trouvait à cet endroit à cette heure là.

-Oh, mais je suis effectivement certaine de ne pas être déçue, tout élève à les capacités de réussir s’il le désire, enfin c’est ce que je pense. Mais pour la plupart lorsque le travail devient plus compliqué, ils préfèrent abandonner. Ce qui à plutôt tendance à m’exaspérer d’ailleurs. C’est pourquoi je donne des cours de rattrapage ou encore d’aide à tous les jeunes sorciers qui le désirent. Et même à ceux qui veulent apprendre des sortilèges autres que ceux contenus dans les livres que vous avez ici à Poudlard. Et puis dans mon époque des changements on été effectués, les jeunes apprennent plus de sortilèges qu’a ton époque !

Regardant Severus, Victoire lui souriait encore, il semblait l’avoir écouté plutôt attentivement. Bien sur il n’avait pas montré signe d’intéressement durant toute la durée de son monologue, mais il fallait bien que la jeune femme reste positive ! Et puis Severus paraissait dur en voyant les traits de son visage, mais au fond, elle savait qu’il avait un bon fond. Elle l’avait lu dans les livres d’histoire, elle savait ce qu’il avait fait lors de la chute de Voldemort. Il ne pouvait donc pas être sans aucuns sentiments, ce n’était pas possible…

Entendre la jeune femme soupirer donna à Severus une bouffée de plaisir vindicatif, qu'il se garda bien de montrer. De toute évidence, ses réponses évasives commençaient à la lasser, même si elle le masquait en continuant à essayer de battre le record du monde du maintien de sourire. Tant mieux. Si elle insistait pour lui imposer sa présence et son bavardage, il n'y avait aucune raison qu'il soit le seul à souffrir. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même si ça ne lui convenait pas.

« Cela pourrais te déranger, tu n’as pas vraiment envie de te retrouver en compagnie d’une professeure, je le sens. Tu préfèrerais que je te laisse tranquille pour rentrer dans ton dortoir. Je me suis certainement mal exprimé tout à l’heure, ce n’était pas voulu, je sais que tu ne supporte pas que les gens soient vulgaires, et je m’en excuse de l’avoir été. »

Mais enfin, d'où est-ce qu'elle sortait toutes ces suppositions ?! Il n'avait jamais rien dit de tel, il s'était montré parfaitement poli et respectueux, il n'avait même pas tiqué en réaction à sa grossièreté. Alors quoi ? Est-ce que les livres du futur, en plus de le dépeindre comme un héros aux qualités affreusement Gryffondor, établissaient une liste d'informations triviales à son sujet ? Du genre, qu'il n'aimait pas les bonbons mais raffolait de chocolat noir, que les Sherlock Holmes lui avaient servi de livre de chevet dans son enfance, et qu'il ne supportait pas un langage vulgaire ? C'était tout bonnement aberrant. Severus préféra ignorer ce que l'enseignante venait de déclarer, les implications étaient trop perturbantes.

« Oh, mais je suis effectivement certaine de ne pas être déçue, tout élève à les capacités de réussir s’il le désire, enfin c’est ce que je pense. Mais pour la plupart lorsque le travail devient plus compliqué, ils préfèrent abandonner. Ce qui à plutôt tendance à m’exaspérer d’ailleurs. C’est pourquoi je donne des cours de rattrapage ou encore d’aide à tous les jeunes sorciers qui le désirent. Et même à ceux qui veulent apprendre des sortilèges autres que ceux contenus dans les livres que vous avez ici à Poudlard. Et puis dans mon époque des changements on été effectués, les jeunes apprennent plus de sortilèges qu’a ton époque ! »

Et ça repartait, une nouvelle attaque de naïveté caractérisée... Tout élève a les capacités de réussir s'il le désire ? Vraiment, c'était ce qu'elle croyait ? C'était un point de vue à la fois innocent et terriblement insultant. Les êtres humains ne naissent pas tous avec les mêmes capacités, c'est un simple fait. Elle devait admettre que ceux qui naissaient sans magie resteraient des cracmols quoi qu'ils fassent, que même en faisant tous les efforts qu'ils pouvaient ils ne deviendraient jamais sorciers, non ? Alors pourquoi croyait-elle qu'il en était autrement pour la réussite scolaire ? Certains élèves n'étaient simplement pas nés avec les capacités requises pour comprendre ou exécuter certains sortilèges. Avec des efforts, ils pourraient certes compenser ces failles, il est toujours possible de s'adapter. Mais certains objectifs ne peuvent être atteints quel que soit le travail investi. Tout le monde ne naît pas avec la capacité de courir le cent mètres en moins de dix secondes. Tout le monde ne naît pas avec la capacité de devenir animagus. Tout le monde ne naît pas avec la capacité de maintenir un sortilège d'illusion.

Bien sûr, il n'en était pas moins vrai que la majorité des élèves échouaient avant tout par manque d'effort... mais ce n'était pas la seule cause. Si l'enseignante considérait qu'il suffisait de vouloir pour pouvoir, elle allait commettre de nombreuses fautes. Des fautes d'autant plus impardonnables qu'elles concerneraient des esprits impressionnables. Mais ce n'était pas le rôle de Severus que de la sermonner à ce sujet.

Il se força donc à relancer la conversation en se limitant à la question la plus neutre de celles qu'il aurait pu poser.

« De quels changements s'agit-il ? La théorie magique a-t-elle beaucoup avancé durant ces décennies ? Ou bien y a-t-il simplement eu une recrudescence des sorts inventés du fit de la guerre ? »

Le ton du Serpentard était sincèrement curieux. Il avait toujours adoré se plonger dans les diverses théories de la magie, et était un peu frustré par la stagnation de ce domaine de connaissances. Si les recherches devaient reprendre dans un futur proche, c'était à ses yeux une excellente nouvelle. Mais il serait d'autant plus déçu que son futur-lui ait gâché sa vie au lieu de profiter d'une telle opportunité.

Victoire croyait fermement en ce qu’elle disait ! Tout élève qui à l’envie de réussir y arrive. Oh bien sur, tout le monde ne naît pas avec les capacités pour y arriver, pour réussir. Mais la jeune professeure de sortilège pensait que quand on veut, on peut. Donc il suffit de se convaincre que l’on peut réussir et on y arrive ! Quoi de plus simple, il suffit de la vouloir ! Mais elle avait aussi remarqué que la personne face à elle n’était pas du tout de son avis et qu’il était constamment en train de la juger mentalement. Et c’était particulièrement désagréable en fait, mais elle ne pouvait rien y faire et puis c’était dans la nature du jeune homme. Il y avait aussi sa façon de la regardait qu’elle n’appréciait pas vraiment, mais la non plus elle ne pouvait rien y faire. Bref, Victoire était une professeure qui aimer à croire en ses élèves, en leurs capacités et en leur envie de réussir, même si ils ignoraient qu’au fond ils en étaient capable !

-Je suppose Severus que tu n’es pas du tout d’accord avec tout ce que je viens de dire, mais j’aime à croire que tout le monde peu réussir et dans le futur, je crois que les jeunes élèves ont ce désir de réussir et d’avoir la vie dont ils ont rêvé. Je ne suis pas naïve, ni idéaliste, je suis juste quelqu’un qui donne sa chance à tout le monde peu importe la maison d’où il vient, ces capacités scolaires…

Victoire commençait à ne pas vraiment appréciait ce moment qu’elle passait en compagnie du jeune Severus, il était bloqué sur des idées bien arrêtées. Il ne laissait pas d’ouverture pour les idées ou les pensées des autres, rien de ce que l’on pouvait lui dire ne lui convenait.

« De quels changements s'agit-il ? La théorie magique a-t-elle beaucoup avancé durant ces décennies ? Ou bien y a-t-il simplement eu une recrudescence des sorts inventés du fit de la guerre ? »

Le jeune garçon avait reprit la parole, alors comme ça il était intéressait par le fait qu’aujourd’hui, dans le monde de Victoire les élèves apprenaient plus de sortilèges qu’en son temps. Mais c’était normal, après ce qu’ils avaient subit avec la montée en puissance de Voldemort, toute la peur et la crainte que ça avait entrainé… Ils avaient réussit à se débarrasser de lui, mais les gens on tendances à croire que l’histoire se répète toujours… Il faut donc être paré à toute éventualité.

-Oh de changements plutôt normaux à mon humble avis. Nous avions besoin de remettre à jour le niveau scolaire afin que chaque élève puisse se défendre quoi qu’il arrive. Tu dois certainement être au courant de ce qui s’est passé quelque temps avant notre arrivé dans ce présent, alors c’est à cause de cela que tout à été revu. C’est plutôt normal, puisqu’on ne sait jamais ce qui peut arriver et même si tout le monde reste sur ses gardes il y a toujours des choses que l’on ne voit pas. La guerre à changé la vie de chacune des personnes qui y ont participé et j’espère bien que plus jamais cela ne se reproduira.

Regardant autour d’elle Victoire se rendit compte que Severus était arrivé près de son dortoir. S’arrêtant dans le couloir, elle lui souriait encore. C’était dans sa nature de sourire, elle ne pouvait pas s’en empêcher et puis les gens devenaient plus confiants. C’était aussi une façon de les rassurer de leur montrer qu’elle ne les jugeait en rien, et qu’ils pouvaient lui parler quand ils en avaient envie et de ce qu’ils voulaient !

Une fois de plus, la jeune femme prit la parole pour émettre des suppositions sur les pensées de Severus.

« Je suppose Severus que tu n’es pas du tout d’accord avec tout ce que je viens de dire, mais j’aime à croire que tout le monde peu réussir et dans le futur, je crois que les jeunes élèves ont ce désir de réussir et d’avoir la vie dont ils ont rêvé. Je ne suis pas naïve, ni idéaliste, je suis juste quelqu’un qui donne sa chance à tout le monde peu importe la maison d’où il vient, ces capacités scolaires… »

Le Serpentard donnerait cher pour avoir un aperçu des livres publiés dans le futur qui le mentionnaient. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien raconter pour que l'enseignante soit persuadée de le connaître suffisamment bien pour anticiper ce qu'il se refusait à dire ? Surtout qu'elle se trompait lourdement, ce qui rendait sa présomption d'autant plus agaçante.

Severus était un fervent partisan de l'égalité des chances. Entendre son professeur impliquer le contraire était hautement offensant. Il avait trop souffert de ne pas en bénéficier pour ne pas l'être. Il aurait aimé arriver à Poudlard sans être handicapé par sa pauvreté, son physique ingrat, son sang impur, son éducation moldue, son accent des faubourgs, sa famille dysfonctionnelle, sa constitution malingre, son manque d'habitude de la vie en communauté. Mais vouloir établir une égalité de droits et de traitement ne l'empêchait pas de reconnaître qu'il n'y avait pas d'égalité de faits, et que c'était totalement absurde de faire comme si tout le monde naissait égal, comme si tout le monde arrivait à Poudlard avec les mêmes possibilités. C'était justement ça qui menait aux plus grandes inégalités. Le monde moldu avait intégré le concept de la discrimination positive il y a plusieurs décennies, pourquoi fallait-il que le monde sorcier soit si rétrograde pour tout ce qui touchait à l'organisation sociale ?

Jugeant encore une fois inutile d'entrer dans un débat, il avait ramené la discussion sur un sujet scolaire, et la jeune femme lui expliqua comment le programme avait évolué.

« Oh de changements plutôt normaux à mon humble avis. Nous avions besoin de remettre à jour le niveau scolaire afin que chaque élève puisse se défendre quoi qu’il arrive. Tu dois certainement être au courant de ce qui s’est passé quelque temps avant notre arrivé dans ce présent, alors c’est à cause de cela que tout à été revu. C’est plutôt normal, puisqu’on ne sait jamais ce qui peut arriver et même si tout le monde reste sur ses gardes il y a toujours des choses que l’on ne voit pas. La guerre à changé la vie de chacune des personnes qui y ont participé et j’espère bien que plus jamais cela ne se reproduira. »

Décidément... Elle pouvait peut-être prétendre pour elle-même n'être ni naïve ni idéaliste, mais Severus ne voyait comment qualifier autrement quelqu'un qui croyait possible que la dernière guerre ne se reproduise pas. Toute l'histoire humaine, aussi bien moldue que sorcière, démontrait le contraire. Et c'était d'autant plus inévitable que cette guerre s'était apparemment achevée sans régler aucun des problèmes qui l'avait causée. Si Severus se fiait à ce qu'il avait observé depuis son arrivée dans ce temps, ça avait même empiré, les Serpentard étaient toujours considérés comme le mal incarné, la magie noire était toujours bannie, les créatures n'avaient toujours pas les mêmes droits que les sorciers.

Enfin... Severus ne releva pas, se limitant au point de vue scolaire pour répondre en témoignant toujours de la même courtoisie impeccable envers son professeur, après tout il était dans son intérêt de lui paraître agréable.

« C'est tout à fait compréhensible, en effet. Et je pense que c'est une évolution très positive : si chacun était capable d'assurer sa protection et celle des siens, la guerre ferait certainement moins de victimes. Mais j'espère aussi que le problème n'aura pas à se poser, car la guerre ne se reproduira pas. »

Le temps qu'ils répondent, ils étaient arrivés devant l'entrée de la salle commune et s'étaient arrêté. Le Serpentard allait enfin pouvoir regagner la sérénité de ses quartiers.

«Je vous remercie de m'avoir raccompagné, Professeur Weasley. C'était un plaisir de marcher en votre compagnie. Je vous souhaite de passer une bonne fin de soirée. »

Severus inclina respectueusement la tête pour saluer l'enseignante, attendant ensuite qu'elle lui donne son congé pour regagner son dortoir.

La discussion avec le jeune sorcier tournait à sens unique, elle ne s’attendait en aucun cas à ce qu’il lui réponde. Mais plutôt à ce qu’il garde le silence par rapport à ce dont elle parlait. Chaque élève avait les capacités de réussir sa vie de sorcier et cela n’avait aucun rapport avec le fait qu’ils aient ou non de l’argent. Mais bon il ne fallait pas s’attarder sur le sujet, la discussion ne paraissait pas avoir de l’intérêt pour le jeune Severus !

Non, tout ce qui avait de l’importance pour le jeune serpentard c’était de savoir si dans le futur le programme scolaire avait changé. Si les jeunes apprenaient plus de sortilèges qu’a son époque et son désir de savoir était tout à fait compréhensible. Mais qu’est ce que ça lui apporterait donc, de toute manière, ils ne suivraient certainement jamais c’est cours là. Et puis, il en découvrirait certains dans le livre qu’elle venait de lui prêter.

« C'est tout à fait compréhensible, en effet. Et je pense que c'est une évolution très positive : si chacun était capable d'assurer sa protection et celle des siens, la guerre ferait certainement moins de victimes. Mais j'espère aussi que le problème n'aura pas à se poser, car la guerre ne se reproduira pas. »

C’était en effet le but, que chaque sorcier soit capable d’assurer seul sa protection et bien sur celle de sa famille qui n’était pas encore assez grand pour le faire. Comment pouvait-il penser que dans le futur une guerre pourrait encore avoir lieux. Victoire espérait bien que cela n’arrive plus jamais, le monde des sorciers avait droit d’avoir enfin une vie normale. Il ne fallait plus qu’une telle chose arrive.

-Bien sur que la guerre ne se reproduira pas, qu’est ce que tu crois ? Jamais personne ne laissera une telle chose arriver, aucun de nous n’a envie de vivre ce qu’on vécu les générations précédentes. La peur constante, devoir se cacher pour rester en vie… Non, plus jamais ça.

Victoire était convaincue qu’à l’heure d’aujourd’hui, le monde des sorciers était capable d’éviter qu’une telle guerre se produise à nouveau. Le ministère de la magie y travaillait constamment, et puis à Poudlard, les professeurs avaient pour missions d’apprendre à leurs élèves à être capable de se défendre tout seul.

Tout en répondant à Severus, les deux jeunes gens étaient arrivés devant la porte de la salle commune des serpentard. Il devait avoir vraiment hâte de se retrouver enfin seul au calme dans son dortoir et surtout loin de sa professeure de sortilèges !

«Je vous remercie de m'avoir raccompagné, Professeur Weasley. C'était un plaisir de marcher en votre compagnie. Je vous souhaite de passer une bonne fin de soirée. »

Victoire salua à son tour le jeune homme, lui faisant un sourire courtois. Elle était prête à elle aussi rejoindre ses appartements afin de se reposer avant de recommencer une nouvelle journée de travail.

-Bon et bien bonne nuit Severus, j’ai été ravie de pouvoir discuter durant un moment avec toi ! On se reverra donc en cours la prochaine fois!

Sur ces mots, elle prit la direction de son bureau, quittant ainsi les cachots et retrouvant un semblant de civilisation plus agréable.

Lorsque Severus fit écho au vœu pieux de la jeune femme en souhaitant également qu'il n'y ait plus de guerre, elle jugea nécessaire de répéter sa conviction d'une manière presque agressive.

« Bien sur que la guerre ne se reproduira pas, qu’est ce que tu crois ? Jamais personne ne laissera une telle chose arriver, aucun de nous n’a envie de vivre ce qu’on vécu les générations précédentes. La peur constante, devoir se cacher pour rester en vie… Non, plus jamais ça. »

Une fois de plus, Severus ne comprit pas ce qu'il avait dit qui puisse mériter une telle réplique. Mais il trouva encore plus curieuse la manière personnelle dont la jeune femme parlait de la guerre. Car elle était manifestement encore très jeune, même si l'apparence des sorcières était souvent trompeuse, elle avait dû être âgée tout au plus de deux ou trois ans à la fin de la guerre, probablement encore moins. Elle ne connaissait de la guerre que ce qu'on lui en avait raconté, même si des membres de sa famille y étaient morts il s'agissait d'individus qu'elle n'avait pas connu personnellement... Alors pourquoi une telle véhémence ?

Il ne chercha pas à approfondir, mais en prit note mentalement. Cela semblait être un élément d'importance dans la psyché du professeur de sortilèges.

Il la salua poliment, et elle répondit avec la même courtoisie.

« Bon et bien bonne nuit Severus, j’ai été ravie de pouvoir discuter durant un moment avec toi ! On se reverra donc en cours la prochaine fois! »

Elle tourna ensuite le dos, prenant la direction de son bureau. Severus fut soulagé de la fin de cette conversation, qui lui avait été particulièrement pénible. Il n'était pas si pressé que ça d'assister à son premier cours de sortilèges. L'idée d'avoir pour professeur une personne qui avait été obnubilée par lui au point de s'attacher à connaître des détails insignifiants le concernant était très perturbante. Heureusement, il avait eu la nette impression qu'elle ne l'aimait guère. C'était largement préférable au contraire.

Entrant dans la salle commune une minute à peine avant l'heure limite, il se dirigea immédiatement vers la chambre qu'il partageait avec Regulus et quelques autres élèves de classe d'ASPIC de son époque. Il allait probablement se plonger dans le livre de sortilèges qui venait de lui être prêté. Il espérait que ce serait aussi intéressant que ce que l'enseignante avait laissé entendre. Ainsi, cet épisode n'aurait pas été une entière perte de temps.