L'ennui. On le qualifie souvent comme une lassitude due à un manque d'intérêt ou à une activité monotone. Et si "lassitude" ou "monotone" faisaient partie des mots encore inconnus dans son vocabulaire, Violetta détestais déjà de ne pas savoir de quelle manière occuper son temps libre. Car même si Poudlard recelait de multiples choses intéressantes, il n'y avait guère de choses à faire quand on était une petite fille de quatre ans qu'on ne laissait pas aller où elle le voulait sans surveillance. Ce n'était pas comme au manoir Potter-Malefoy. D'accord, les adultes la considérait justement comme trop petite pour veiller sur elle-même mais la jeune Potter-Malefoy était tout de même suffisamment grande pour savoir qu'elle ne devait pas aller jouer près du lac ou s'approcher de la Forêt Interdite.

Mais malgré sa jeunesse, Violetta était déjà très sûre d'elle et savait parfaitement comment parvenir à ses fins. Et là, ce qu'elle voulait faire, c'était bouger plutôt que de rester enfermée dans la tour des Gryffondors à s'ennuyer comme un veracrasse. Et se rappelant avoir vu son père quitter la salle commune pour un cours de potions en commun avec les Serpentard, la petite fille saisit son fidèle doudou pour quitter à son tour la tour des rouge et or. Et après cinq minutes passés dans les escaliers, Violetta trottina joyeusement vers la salle de potions après être passée dans le hall et poussa le plus discrètement possible la porte de la salle pour ne pas se faire repérer par la professeur qu'elle n'appréciait pas beaucoup. Comme quoi, être de petite taille était un avantage car la petite fille rejoignit sans se faire repérer l'endroit où Pansy se préoccupait avec grand intérêt de son chaudron. Après tout, elle avait plein d'occasions de voir son papa et préférait pour l'instant passer du temps avec la jeune femme.

-Bonjour Pansy.

« Putain Pans’, pourquoi tu t’es pas mise avec Théo ou Dray plutôt que de vouloir te mettre avec moi ? Tu sais que c’est pas trop mon truc les potions ? » « Je collectionne les optimals, je me suis mise avec toi pour t’aider. De rien, je t’en pris. » « Tu parles tu es collée à ton parchemess depuis le début tu cours. Tu comptes le lâcher ou te marier avec ? » Pansy releva la tête pour fusiller le black du regard avant de retourner à ce qu’elle écrivait. « Je commente l’ébriété de la prof. Je n’arrive pas à croire que ça ne t’amuse pas. » « Ca m’a amusé au début. Et maintenant que c’est notre troisième cours avec elle et qu’elle dort encore sur son bureau, j’ai grandis et je suis passé à autre chose. Fais pareil. » Autre regard noir de Pansy. Cette dernière haussa les épaules et recommença à gribouiller sur l’objet magique. « Sérieux Pans’, c’est quoi ton problème en ce moment ? T’es mal baisée ou quoi ? Tu veux que je touche deux mots à Théo ? » Le regard que lança Pansy à Blaise aurait pu ressuscité Snape juste pour qu’il lui dise à quel point il n’aurait jamais pu faire mieux dans le genre œillade meurtrière. « Au moins moi je ne me suis pas enfilée la belette fille. Je me demande pourquoi je te parle encore. » Ce fut au tour de Blaise de la fusiller du regard, sujet sensible pour lui. « Je sais pas si t’as tes règles mais tu me gonfles. » Il attrapa ses affaires et la laissa se démerder seule en déménageant sur une paillasse voisine. Pansy secoua la tête devant tant d’immaturité et seule, fut bien forcée de ranger son parchemin et d’étudier les consignes au tableau. Elle haussa un sourcil, la potion avait été étudiée en quatrième et elle trouva le niveau de son meilleur ami effectivement pitoyable. Elle se mit au travail sans plus tarder et rattrapa vite ses camarades. De sa place, elle pouvait voir le chaudron de Weasley virer en une drôle de couleur et se dit qu’il allait exploser dans la minute qui suivait. Quel idiot. Son regard se posa ensuite sur le binôme de Draco et Théo et leur potion était bien entendue parfaite.

En regardant son petit-ami, son cœur se serra. Elle savait que Blaise avait raison, elle était détestable en ce moment ou du moins plus que d’habitude ou alors détestable avec ses amis aussi. A voir. Mais depuis l’incident de mars dont elle refusait catégoriquement de parler et la culpabilité de son petit copain, elle oscillait gentiment entre une frustration constante et une déprime profonde. Perdue dans ses pensées, elle sursauta quand une petite voix fluette l’appela mais fit comme si de rien n’était. Elle regarda autour d’elle. Rien. En baissant les yeux, elle vit une petite blondinette qui tenait fermement son doudou contre elle et qui la regardait avec un air que Pansy jugea adorable. Merlin, pourquoi Potter et son idiot de meilleur ami avaient eu la si bonne idée de faire des gosses adorables ? Elle qui aurait voulu les détester s’en trouvait incapable. Soupirant, elle se pencha et attrapa la gamine sous les bras et l’assit sur le tabouret qui était bien trop haut pour qu’elle puisse grimper seule dessus. « Hey gamine. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu as de la chance que la prof soit défoncée… Endormie, je veux dire endormie. Sinon elle t’aurait grondée. » Ok Pans’, ne sois pas vulgaire, c’est une gamine, déjà que ses parents doivent copuler comme des lapins pour avoir fait huit gosses, pas besoin de lui voler son innocence encore plus en étant vulgaire. Elle soupira. Si elle apprenait des gros mots à sa fille, Draco lui tomberait dessus. C’est qu’il avait le sens de la famille en plus ce con. Même si ses gosses étaient moitié Potter, il les aimait déjà. Pansy savait que c’était dû à l’éducation monstrueuse de Lucius. Elle savait aussi que son meilleur ami était plus gay que bi – heures passées dans la salle de bain à l’appui – et que Potter était trop souvent au centre des conversations pour qu’au final ça puisse être ignoré même si l’idée était écœurante. Les yeux de Pansy tombèrent sur le doudou de la petite qu’elle semblait serrer comme si c’était la huitième merveille du monde. « Fais attention à ton doudou, il y a de l’acide sur la table, ça pourrait le brûler, tu comprends ? »