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Il y a environ dix minutes, la salle commune des Gryffondors était remplie comme jamais. Que les élèves soient près du feu en train de discuter de tout et de rien, qu’ils soient assis dans un coin plus loin entre amoureux où tout simplement en train de jouer une partie d’échecs version sorciers. La plupart font connaissance les uns avec les autres. Avec tout ce nouveau monde venu du passé où bien du futur, les gens retrouvent des amis de leurs parents et leurs posent des questions sur ces derniers , jeunes. Comme c’est étrange de savoir que Lily Evans et James Potter, les parents d’Harry, se trouvent quelque part dans Poudlard. Étudiants, ils ont du apprendre ce qui leur arrivait dans le futur. C’est horrible. Pour l’instant, la Gryffondor n’a rencontré personne lui disant qu’elle est morte dans le futur, et c’est bien mieux comme ça. Elle frissonna à cette pensée.

Assise près du feu, un peu en retrait des autres, Hermione lit un livre. Pas étonnant de la part de cette dernière. La plupart des gens qui ne connaissent pas Miss Granger croient que ses occupations se résument à étudier et lire. Bien sûr, cela fait partie d’une manière plutôt majeure de sa vie quotidienne, mais elle ne dit jamais non à une balade dans le parc (sauf quand elle est trop occupée ou quand elle doit réviser pour un examen le lendemain). Il était plutôt difficile d’avoir un peu de calme et de tranquillité, la plupart des autres élèves de son âge s’amusaient avec des farces et attrapes fraîchement acquises au début de l’année sur le chemin de traverse. Remontant la tête, leur jetant un regard noir, elle se demanda quand les élèves apprendront qu’il n’y a pas que les farces et attrapes dans la vie, il y a les études, le travail, la réussite scolaire.

Comme si ces derniers avaient lu dans les pensées d’Hermione, ils décidèrent de tester les farces et attrapes sur le professeur Flitwick. L’enchantement des plus jeunes et le sentiment de pouvoir des plus vieux se mêlaient aux cris de joie et d’encouragement. Ils quittèrent tous la salle commune dans un brouhaha intense, laissant la salle quasi-vide. Seulement Hermione et quelques élèves, captivés par une partie d’échec semblaient être indifférents aux bruits.

Voyant que le meilleur fauteuil (celui d’un rouge flamboyant, grand , moelleux et juste devant le feu) est libre, Hermione décida de l’occuper le temps que les autres reviennent : elle pouvait bien se le permettre. S’allongeant de tout son long dessus, elle reprit connaissance de sa lecture plutôt passionnante : pour une énième fois, elle relisait l’histoire de Poudlard. Peut-être il y avait quelque chose concernant les voyages temporels. Mais non, à date, seule la règle qu’Hermione ne cessait de répéter à tous était inscrite : il est impossible de transplaner dans Poudlard. Comment étaient-ils arrivés, et surtout, comment allaient-ils repartir ? Cela pouvait sembler indigne d’Hermione, mais elle ne voyait aucune solution. Peut-être devrait-elle tenter de discuter de la situation avec le Professeur McGonagall, même si cette dernière semble encore plus débordée. Depuis qu’elle est directrice de Poudlard, elle a les tâches administratives, plus le devoir de gérer cette crise avec une main de fer. La moindre erreur et la gazette aurait un plaisir fou à vanter les échecs de la dame.

Puis, elle entendit le portrait de la grosse dame pivoter et quelqu’un arriver en coup de vent devant elle. Relevant les yeux de son livre pour une énième fois, exaspéré, elle s’apprêtait à réprimander la personne qui la dérangeait. Même si ce n’était pas de sa faute, elle osait quand même , l’exaspération atteignant son comble.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir son meilleur ami, Harry ! Depuis que les autres sont arrivés, le temps qu’elle passe avec lui est de plus en plus limité, malheureusement, les deux étant complètement sous le choc. Surtout Harry, d’après ce qu’elle a entendu dire, son futur n’est pas avec Ginny, mais avec quelqu’un d’autre, et c’est cent fois pire…Mais elle préfère que ce soit lui-même qui confirme les rumeurs et non quelqu’un d’autre. Déposant son livre et se redressant rapidement, elle souri à son meilleur ami.

« Harry ! Tout va bien ? »

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La Gryffondor pouvait facilement imaginer à quel point son meilleur ami devait être chamboulé. Lui qui n’avait jamais voulu être sous les feux de la rampe, même si il y a été confronté durant toute sa vie. Et en plus, avec l’arrivée de ses enfants avec …Draco, l’attention portait sur lui et ce dernier. Les gens ne comprenaient pas deux choses. Premièrement, comment se fait-il qu’Harry Potter sois gai ? Alors qu’il est en couple avec l’une des filles qui attire le plus de convoitise de la part des garçons de l’école ? Et deuxièmement, même si Harry est gai (ce qui ne déranges pas du tout Hermione, sa sexualité l’importe peu et elle aimera tout autant son meilleur ami ) mais qu’il termine avec…Draco Malfoy ? Son pire ennemi, celui qu’il est tout simplement incapable de sentir, de regarder, sans penser à Voldemort ou bien a tout ce qu’il a du subir pendant cette guerre ? Hermione avait beaucoup de difficulté à concevoir le fait que oui, l’amour entre ces deux là c’est possible. Mais comme on dit souvent, la haine est proche de l’amour… Même une haine aussi profonde que celle qu’entretiennent Harry et Draco ?

Son meilleur ami s’asseya dans le fauteuil à côté d’elle tandis qu’Hermione se redressa , déposant son livre à sa droite. Les livres c’est bien, mais l’amitié c’est beaucoup mieux et en ce moment Harry avait besoin d’elle. Ce n’est pas à Ron qu’il pouvait se confier (ce dernier étant beaucoup trop buté, il ne comprendrait rien) mais bien à elle, même si Hermione était au courant qu’au début, ça allait être beaucoup plus difficile pour elle de bien réaliser la situation et d’imaginer Harry et Draco s’aimer.

Après lui avoir demandé si il allait bien , Hermione sut tout de suite que la réponse serait non. Juste à voir son air perdu et la manière dont il passa sa main dans ses cheveux, plus rien n’allait, c’était clair. « Je ... oui ça va... ça va très bien... enfin...» Hermione eut tout de suite un regard compatissant pour son ami et se rapprocha un peu de lui afin de lui déposer une main apaisante sur le bras. La plupart des gens qui connaissent Hermione et Harry (de loin) croient parfois que ceux-ci sont bien plus que de simples meilleurs amis, mais il faut bien évidemment savoir qu’ils sont aussi proche qu’un frère serait de sa sœur. La différence, c’est qu’ils se chicanent rarement. C’est plus des courtes prises de bec, mais elles ne durent jamais longtemps, Hermione ayant trop besoin de lui et Harry ayant besoin d’elle. Serrant un peu son bras , doucement certes pour lui dire qu’elle est là, il prit une grande inspiration avant de parler. « - En fait non ça ne va pas. Tu... tu as du en entendre parler... Tu dois savoir que certains des enfants du futur sont les miens et... qu'ils sont ceux de Malfoy aussi... » Hermione soupira un peu à son tour. Si Harry lui disait, ça devait probablement être vrai. Mais elle ne perdrait pas son meilleur ami pour autant, c’était son rôle de l’aider et elle allait le faire. Essayant de peser ses mots pour que ça aille l’air le moins pire possible, elle s’exprima lentement mais avec calme pour apaiser son meilleur ami. « Oui, j’en ai entendu parler. C’est…assez étrange en effet, mais que dire… » Se rendant compte qu’elle était d’un ridicule profond, elle retira sa main du bras d’Harry pour la passer dans ses cheveux bouclés. « Tu les as vus ? » Se mordant la lèvre inférieure, elle rajouta très bas. « Tes…enfants avec Malfoy ? » Essayant encore une fois de rassurer son meilleur ami, elle parla très rapidement, d’une manière beaucoup plus propre à Hermione. « Mais , c’est impossible. Deux hommes qui réussissent à être ..enceinte de l’autre, c’est tout simplement impossible. Il n’y a rien dans notre temps qui existe pour que ce soit possible. » Dans leur temps, oui, mais qui sait dans le futur ? Elle fixa son regard dans celui d’Harry, attendant qu’il lui en dise plus sur la situation.

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Hermione n’aimait pas voir son meilleur ami dans un état pareil. Il était désemparé. En proie à un désarroi total. Il avait toujours été habitué à être sous les feux de la rampe, questionné par tout le monde sur des sujets plus ou moins discrets et surtout, qui ne les regardent même pas. Mais cette-fois ci, c’était tout différent, ce n’était plus une histoire célèbre dont il était le héros, c’était limite une violation de sa vie privée. Tout le monde savait à présent son futur et même son orientation sexuelle, alors qu’il ne se l’était même pas probablement avoué à lui-même. Et Ginny dans tout ça ? Sa petite-amie actuelle ? Il doit énormément l’aimer mais tout ceci remet beaucoup de choses en questions et c’est probablement trop pour le brun, qui voulait être coupé de tout le monde et de ceux qui lui demandaient de prendre une décision maintenant… Parce qu’il devait probablement en avoir.

Sa tentative de réconforter son meilleur ami fonctionna à moitié, elle le vit avoir un petit sourire triste mais ce n’était bien évidemment pas l’effet qu’elle recherchait. La Gryffondor souhaitait qu’il soit heureux de nouveau, que tout puisse revenir dans l’ordre. Que tous ceux qui n’ont pas à faire à être dans ce temps partent, qu’il ne soit pas question d’enfants avec Malfoy, d’une Ginny malheureuse… Hermione ne put s’empêcher de songer à la stupidité de la chose : la guerre , la mort de Voldemort, c’était censé être la fin de tout les problèmes. ‘’ Et ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants. ‘’ Comme c’était faux ! Elle se sentait encore plus menacée avec toutes ces nouvelles personnes dans son époque qu’avant. Peut-être qu’en réalité, le mal était revenu et l’arrivé des enfants dans le présent avait un but : les prévenir à une guerre future ? Un descendant de Voldemort ?

Idioties, ce ne sont que des idioties. Ce n’était pas le moment d’être énervé, c’est le moment d’être calme, de s’occuper d’Harry qui a un destin beaucoup plus trouble que celui de la Granger. Elle essaya donc de le réconforter du mieux qu’elle le pouvait avec quelques paroles et affirmations, mais son meilleur ami ne semblait pas la croire. Le plus troublant dans tout cela : si les enfants de Malfoy et Harry existent bien, comment ont-ils pu pour les avoir ? Ils les ont tous adoptés ?« - D'après ce que j'ai compris c'est la faute de George. Il va essayer de nous réconcilier avec Malfoy et il va mettre au point une potion en mélangeant nos cheveux. Sauf qu'au lieu de ça il va mettre au monde un enfant, le notre. La blonde de serpentard qui s'appelle Elladora je crois ». « Oh. » Hermione ne sut pas vraiment quoi répondre d’autre. Elle aurait aimé dire que c’est totalement improbable, mais une potion peut tout faire et surtout si ça vient de la part de Georges. Elle se contenta donc de mettre sa main dans celle de son meilleur ami et de la serrer. Puis, il sembla devenir confus lorsqu’il se mit à parler de l’un de ses enfants. « J'en ai vu un oui... Le petit Gaby... Il m'est tombé dessus alors que je voulais aller travailler... » Attendri.. Son meilleur ami était attendri, ça se voyait clairement. Elle le laissa reprendre contenance. « - Il... Il est vraiment mignon tu sais... Je m'attendais pas à ... m'attacher aussi vite à lui... J'ai envie de le revoir tu sais... J'ai envie qu'il naisse, j'ai envie de le voir grandir mais... » Hermione souria tristement. Pas besoin de savoir comment il comptait continuer sa phrase. Mais cet enfant était avec Malfoy. La perspective d’avoir un enfant enchantait le rouge et or mais avec son pire ennemi, beaucoup moins. « Harry…»«- Mais bordel Hermione c'est avec Malfoy que je vais l'avoir. C'est même MOI qui vais le porter et le mettre au monde!!! Mais... mais je déteste Malfoy, je la hais... et je suis fou amoureux de Ginny et... putain je ne suis même pas gay à la fin!!!! Alors comment un truc pareil peut m'arriver?? » Hermione soupira et serra sa main dans la sienne encore un peu. « Harry, s’il te plaît, calmes-toi. Tu n’es pas seul, nous sommes tous là pour t’appuyer. C’est dur de réaliser que ton futur ne sera peut-être pas comme tu le crois et… » Elle pesa ses mots. «… c’est normal. Je ne peux imaginer comment tu te sens à l’idée d’être avec Malfoy, j’ai de la misère à l’imaginer aussi mais si vos…enfants sont là, c’est pour une raison. Ça va prendre du temps mais qui sait, c’est peut-être comme ça que les choses doivent se passer… Je ne te mentirai pas en te disant que je te préfères beaucoup mieux avec Ginny qu’avec Malfoy, mais ta sexualité ne me déranges pas du tout, au contraire, je t’aimerais toujours autant Harry. Tu es mon meilleur ami, je ne peux pas te laisser seul là dedans. » Elle lui fit un sourire, lâcha sa main avant de dégager une mèche rebelle. « Ça va être plus difficile pour Ron et Ginny, c’est certain mais…» Elle haussa les sourcils. « Parlant de Ginny, tu lui as parlée récemment ? Je ne l’ai pas beaucoup vu, dans le dortoir elle est plutôt distante et je ne veux pas insister. »

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La discussion prenait un tournant qu’Hermione n’avait pas vraiment prévu. Non, elle n’avait pas prévu qu’elle aurait son meilleur ami , complètement démuni, en train de lui confier tout ce qu’il ne s’était peut-être même pas avoué à lui-même. Une partie d’Hermione pouvait parfaitement le comprendre : ce n’est pas quelque chose de simple à vivre et il a besoin d’appui pour s’en sortir, voir la lumière au bout du tunnel, même si la lumière semble extrêmement lointaine, et pas allumée.

Mais Hermione ne pouvait s’empêcher de trouver un sens à tout cela. Parce que bien sûr, après avoir appris qu’Harry allait avoir des enfants avec Malfoy, il se demanda ce qui avait bien pu déclencher une telle…attirance d’Harry pour Draco, ou le contraire ? Longuement, Hermione eut réfléchit à la relation entre Draco et Harry et n’a-t-on pas dit que la haine est plus proche de l’amour qu’on le croit ? C’est un fait. Un fait qui peut jouer pour gros dans la relation entre Harry et Draco…Mais c’est une haine démesurée, tellement puissante entre les deux, c’est tout simplement impossible !

La conversation dévia sur Ginny, la pauvre. Hermione n’as pas eu de ses nouvelles, elle est comme un fantôme. Mais bien sûr, Ginny ne laisse pas paraître comment elle souffre, comment elle ne comprend pas ce qui se passe. Un vrai rocher, cette Ginny. Hermione se promit de la confronter dès qu’elle le pouvait histoire de prendre un peu de ses nouvelles, qu’elle sache qu’elle n’est pas seule dans toute cette histoire. Hermione a entendu des Serpentards dire comme quoi apparemment, son futur mari c’est Blaise Zabini. Encore la Draco et Harry ça relève de l’impossible, Blaise et Ginny, c’est tout simplement improbable. Ils ne se parlent jamais, ils ne connaissent même pas l’histoire de l’autre. Hermione demanda donc à Harry s’il avait eut l’occasion de parler à Ginny ces derniers temps, bien qu’elle se doutait fortement de la réponse. «- Je ne lui ai pas parlé encore... Je ... je ne m'en sens pas capable. Je n'oses pas me retrouver en face d'elle alors que je... je vais...que je vais la quitter. »Mais ça par contre, Hermione ne s’y attendait pas, et elle fut extrêmement surprise. La logique d’Harry manquait par moments, mais elle fut sidérée de voir à quel point il n’était pas capable de prendre des décisions correctement lorsqu’il est perturbé. Même s’il est perturbé, Hermione n’allait pas hésiter à lui dire comment c’est une mauvaise décision. Pas parce qu’elle veut protéger Ginny, mais bien que parce que ce n’est pas en quittant Ginny qu’il allait régler la situation et rester avec elle, vu que c’est ce qu’il lui disait quelques instants plus tôt ! « Harry, c’est illogique comme décision. Je te connais depuis sept ans, et la seule fois ou je t’ai vu faire preuve de résignation envers quelque chose, c’est lorsque tu as accepté que tu devais mourir pour que Voldemort sois défait. » Comme si c’était hier. Elle-même, en pleurs, se jetait dans ses bras, le suppliant de ne pas partir le retrouver… « Tu dois lui parler, mais pas la quitter…Elle ne te le pardonnera jamais. » Ce qui était tout à fait vrai. Ginny risquait d’être bien plus frustrée qu’heureuse et de ne plus jamais vouloir reparler à Harry. «- Je sais que je dois lui parler, que je ne suis qu'un lâche de reculer le moment mais je n'y arrive pas. Je me dis par moment que je ferais mieux de la laisser, de la quitter... mais ça aussi je n'arrive pas à m'y résoudre. Je l'aime tu sais. Je n'arrive pas à comprendre comment je peux quitter une femme pareil alors que je suis fou d'elle. »Hermione lâcha le bras d’Harry et se recula un peu dans le sofa, croisant les bras. « Je ne comprends pas Harry. Écoutes-toi parler : tu dis que tu vas la quitter. Deux instants plus tard, tu me dis que tu es fou d’elle. Je ne comprends pas ce que tu veux Harry. J’aimerais bien t’aider mais tu as besoin d’être plus clair que cela, sinon…»

Une possibilité germa dans l’esprit d’Hermione. Elle tenta de la pousser, de la faire disparaître très loin dans son esprit, mais elle revenait sans cesse à la charge. C’était une possibilité oui, le futur le prouvait. Hermione parla lentement, craignant que son ami se fâche et la plante la, alors qu’elle ne voulait que l’aider. « Harry…Tu as parlé à Malfoy depuis le début de l’année ? » Il était à peu près évident que si la réponse est positive, il tenterait de lui mentir. « Et s’il te plaît, ne me mens pas. Je suis l’une des personnes qui te connaît le mieux, je vais le savoir si tu me mens. »