Cela faisait plusieurs jours maintenant que j'essayais en vain d'avoir une conversation soutenue avec Harry, concernant ces enfants du futur débarqués à l'improviste. Bon déjà se retrouver face à ses futurs beaux-parents qui étaient décédés à la base, c'était plutôt étrange comme sensation. Mais de voir qu'une armée d'enfants portant le nom de famille Potter-Malefoy étaient arrivés également... C'était plutôt étrange. Et en plus apparemment il y en avait deux qui se ventaient comme étant les miens futurs, avec Blaise. Blaise et moi? Harry et Malefoy? Même le pire des scénaristes ne voudrait pas d'une histoire pareille.

J'étais un peu à bout de nerfs ces temps, et je ne voulais pas perdre patience devant tout le monde. Alors je restais bien plus souvent recluse dans ma chambre qu'auparavant, écoutant de la musique grâce à un objet qu'un enfant du futur avait embarqué avec lui. Un Ipod, apparemment cela s'appelait. C'était un machin moldu plutôt étrange, mais néanmoins très pratique.

En rentrant des cours cet après-midi, j'avais vu qu'une fois de plus Harry n'était pas dans le coin, alors j'étais retournée me cacher sous mes couettes. Ce ne fut que quelques heures plus tard qu'Hermione vint me sortir de mon refuge pour me traîner à la grande salle pour que je mange avec elle et Ron. Neville s'y trouvait également, et je devais bien avouer que j'avais passé un moment assez agréable. Riant et plaisantant comme auparavant, comme si rien ne s'était passé et que tout était redevenu parfaitement normal. Cela m'avait fait du bien.

J'étais ensuite allé me promener avec Luna dans le château pour papoter un peu, avant qu'un hibou se présente à moi, avec une lettre accrochée à la patte. Il me fallut que quelques secondes pour reconnaître l'écriture d'Harry, aussi ce fut très fébrilement que je détachais la missive de la patte de l'oiseau et que je l'ouvris pour la lire. Il me donnait rendez-vous dans quelques heures dans la salle sur demande, apparemment il voulait me parler. J'allais enfin avoir la discussion que je souhaitais avoir avec lui. Et cette lettre là me rassura, puisqu'il disait m'aimer plus que tout. Comme je l'aimais finalement.

M'excusant auprès de Luna, je partis sans hésiter une seule seconde. J'avais très peu de temps pour arriver sur place, et ce fut avec cinq minutes de retard que je me pointais dans la salle sur demande. Stressée mais pressée, je poussai doucement la porte et glissai la tête par l'ouverture. Harry s'y trouvais, apparemment perdu dans ses pensées, faisant les cent pas en travers de la pièce. Etait-ce là qu'il se cachait depuis tout ce temps?

« Harry? »

Entrant entièrement dans la salle, je refermai la porte avant de lui faire face, serrant toujours la lettre qu'il m'avait écrite dans ma main. Je la glissai discrètement dans la poche intérieure de ma robe avant de m'approcher de lui, ne sachant pas trop quoi faire. Puis, au bout de quelques secondes, je me décidai et déposai un léger baiser sur ses lèvres. Malgré nos tourments de ces derniers temps, j'étais plus qu'heureuse de le retrouver.

Harry sursauta lorsque je prononçai son prénom, ce qui me confirma qu'il se trouvait à mille lieux de là. Au niveau des pensées du moins. J'avais ressenti une légère peur qui s'était emparée de moi lorsque je m'étais approchée de lui, après tout il pouvait toujours me repousser et me dire qu'il préférait en rester là. Il avait l'air fatigué, apparemment je n'avais pas été la seule à avoir été très perturbée par mes pensées et ce qu'il s'était passé ces derniers temps. Moi qui espérait passer de longues années à ses côtés en toute tranquillité...

Surprise, je le fut à mon tour lorsque mon petit-ami passa un bras autour de ma taille pour m'offrir un long et passionné baiser. Surprise oui, mais soulagée et ce fut avec un réel plaisir que je me détendit dans ses bras pour la première fois depuis - trop - longtemps. Lui souriant lorsque nos lèvres se quittèrent, il me caressa la joue avant de reprendre la parole.

"Tu m'as manqué... Je suis désolé... Je ne voulais pas te faire de mal mais... ils ont tous débarqués et j'avoue j'ai paniqué..."

Je lui fis un petit sourire et me saisis de sa main sans le quitter des yeux. Je pouvais parfaitement comprendre, après tout moi aussi j'avais eu très peur. Mais le voir maintenant sous mes yeux et enfin parler de tout cela avec lui me faisait énormément de bien. Il était l'homme de ma vie après tout, et il n'y avait pas de raisons que ça change, peu importe ce qu'en dise ces horribles gamins. On pouvait toujours changer le futur par ses actes et ses agissements.

Mais je veux que tu saches que je t'aime. Quel que soit ce que ces gamins du futur puissent en dire, c'est toi que j'aime et personne d'autre.

Mon petit sourire s'élargit pour en devenir un grand, et je devais bien dire que je n'avais plus souris comme cela depuis un sacré moment maintenant. Depuis cette histoire en fait. Lui caressant à mon tour son visage, je passai ensuite ma main dans ses cheveux sans le quitter du regard. Il m'avait terriblement manqué et cette absence supplémentaire qu'il avait créé entre nous après avoir été séparés presque une année entière avait été très difficile à supporter pour moi. Et j'espérais que pour lui aussi, égoïstement.

« Je t'aime aussi, Harry. » répondis-je simplement. « Tu m'as terriblement manqué... Je vais mal quand tu n'es pas là. »

C'était peut-être un peu Série B comme c'était dit, mais c'était totalement vrai. J'avais toujours l'impression qu'il me manquait une partie de moi lorsqu'Harry se trouvait loin de moi. Me blottissant contre lui, je respirais son parfum qui m'avait tant manqué et fermai les yeux quelques secondes. Maintenant qu'il était là, tout redevenait clair dans ma tête. Lui et moi étions faits pour être ensemble un point c'est tout.

« On pourrait partir tous les deux, qu'en dis-tu? Oublier ces histoires... Quelques temps du moins. »

Parce qu'autant lui que moi ne pourrions pas vivre longtemps sans nos proches. Hermione, Ron, mes parents, mes frères... Je regrettais quelques fois que ces fantômes du passé n'avaient pas fait un détour par quelques mois auparavant et n'aient pas ramenés Fred avec eux. Lui aussi me manquait terriblement, mais ce n'était rien comparé à la peine que ressentais George. Je me sentais démunie face à sa perte et je ne pouvais rien faire pour lui, malheureusement.