« Pansy tu viens ? » La brune releva la tête, arrêtant de ranger ses affaires excessivement lentement et regarda Blaise qui semblait taper du pied en l’attendant, Théo et Draco à ses côtés. Aucune expression ne passa sur le visage de la brune, comme taillé dans du marbre mais au fond, elle cherchait désespérément une excuse pour ne pas partir avec eux. Plus les jours passaient, moins les choses s’arrangeaient. Sa relation avec Théodore n’avançait pas d’un millimètre, elle se dégradait même. Aucun des deux ne parlait de ce qui leur pesait sur la conscience. Ils finissaient par s’en tenir aux banalités et Pansy ressentait le besoin d’aller parler à quelqu’un d’autre ce qui reléguait Théo à la deuxième place. L’homme de sa vie ne pouvait pas être deuxième ou alors quelque chose clochait. Elle sentait le regard insistant de son petit-ami sur elle, le désintérêt total de Draco qui aurait très bien pu s’admirer dans un miroir en ce moment comme s’il était la seule chose qui comptait et l’agacement de Blaine. Elle avait envie de les envoyer se faire foutre. A trop traîner avec des garçons, malgré le maquillage et les mini-jupes, ils finissaient par penser qu’elle était un mec comme eux et qu’elle avait une émotion toutes les 24 heures qui était aussi intéressante que les anciens cours de Binns. En gros. Mais Pansy, bien qu’elle soit vulgaire et se montre froide en permanence, était aussi une fille. Qui souffrait, qui se posait plus de questions que les hommes et qui là avait envie qu’on la laisse tranquille. « Non, allez-y sans moi, je dois retrouver Daphné à la bibliothèque, elle a je ne sais quoi à me montrer, peu importe. On se verra ce soir à la bibliothèque. » Elle vit bien le haussement de sourcil de Draco parce que Daphné aux milieux de livres, c’était étrange mais finalement, sous l’insistance pressée de Blaise, ils partirent. Quand ils furent hors de vue, elle soupira de soulagement, elle avait envie d’être un peu seule et se décida d’aller à la bibliothèque, espérant que si Daphné croisait un des garçons, elle serait intelligente pour rentrer dans le mensonge. Sinon, elle pouvait dire adieu à son maquillage. La brune emprunta donc le chemin pour se rendre au quatrième étage, elle était au deuxième et espéra ne croiser personne entre temps. Elle n’avait pas vraiment besoin de travailler énormément certaines matières puisque pour elle c’était des révisions, elle avait assisté aux mêmes cours l’année dernière. Elle pourrait réfléchir en paix pendant une heure ou deux.

Malheureusement, ses espoirs furent anéantis quand elle entendit quelqu’un l’appeler au milieu du troisième étage. Elle se retourna mais ne vit personne. Pourtant une voix fluette l’atteignit encore. « Attends-moi Pansy. » Elle baissa les yeux et vit une des gamines à Potter – et Draco – trottinait jusqu’à elle avec un air affolé sur le visage. Génial. Bon… C’était laquelle celle-là ? La sept ou la huit. Elle fronça les sourcils, aucun moyen de savoir. Elle ne l’aurait pas avoué mais elle trouvait les deux dernières mignonnes, vraiment. Ce n’était pas pour autant qu’elle voulait les baby-sitter. Elle soupira mais finit par se baisser pour atteindre la hauteur de la gamine. Elle sentit le froid dans son dos et comprit que son haut s’était relevé et… Au même moment, un sifflement appréciateur retentit et elle se releva d’un coup – en soi c’était impressionnant vu la hauteur de ses talons – et se retourna pour lancer un sortilège cuisant à celui qui venait d’approuver son choix de sous-vêtement. Il l’évita de justesse ou elle le manqua de peu, question de point vue mais il lui jeta un regard, les yeux écarquillés comme un hibou à qui on aurait voulu tordre le coup. Il venait visiblement d’une autre époque parce qu’un élève de 1998 n’aurait jamais osé. Ils savaient que Théo était jaloux ou alors la menace de Goyle était présente dans leur esprit. L’ado s’éloigna rapidement et elle se retourna vers la jumelle qui l’avait enfin atteinte. « Pansyyyy ! Il faut que tu viennes vite. Rusard y m’a confiquée mon doudou. » Elle haussa un sourcil. Ce n’était pas le travail de Potter ou Draco ça ? « Tu ne peux pas demander à tes pères. Ou prendre un autre doudou ? » « Nooooon. C’est toi qui me l’a offert en plus… » Ah, c’était Violetta. Numéro huit donc. « En plus t’as des supers pouvoirs. » Elle pointa son insigne de préfète et Pansy céda. Elle murmura un ok, se releva, attrapa la main de la gamine et la tira à sa suite vers le hall. Elle dut ralentir à un moment parce que la blondinette peinait à la suivre et avait les larmes aux yeux et… Morgane si elle se mettait à pleurer, elle l’a plantée au milieu du couloir, il ne fallait pas trop abuser. Elle ne s’intéressait pas à ses potentiels enfants pour en plus se taper ceux de Potter. Il fallut bien dix minutes pour descendre jusqu’à la loge de Rusard parce que la gamine ne marchait pas vite et aussi à cause de tous ces… « Oooh, coucou Violetta, comme tu es trognon. » et autres conneries du genre. Comment ils faisaient pour les différencier d’abord ? Elle serra les dents quand un énième élève aborda l’enfant et elle le chassa en aboyant presque. Finalement, elles arrivèrent devant la loge de Rusard. « Il est dedans ton doudou ? » Elle hocha fermement la tête et Pansy soupira avant d’ouvrir la porte. « J’arrive. » Elle s’avança à l’intérieur et chercha un objet coloré quand son regard se tomba sur une autre personne qu’elle reconnut aussitôt. Elle ouvrit la bouche pour parler quand quelque chose s’emboita dans son esprit. Elle se retourna mais trop tard, la porte était fermée et elle était certaine qu’un adulte était de mèche car quand elle essaya d’ouvrir la porte, elle n’y arriva pas. Et elle était bloquée avec la fille de Théo. Qu’elle évitait depuis bientôt trois semaines. Journée de merde.

« Livia, Livia! » La jeune femme qui marchait seule dans un couloir du cinquième étage à la sortie d'un cours, fronça les sourcils. C'était-elle qu'on appelait comme ça? Elle ne voulut d'abord pas se retourner, mais puisqu'on insistait et qu'elle reconnut une voix d'enfant, elle consentit à faire demi tour. Des yeux elle chercha le propriétaire de la voix qu'elle ne trouva dans un premier temps pas. Ce n'est qu'en les baissant pratiquement à la hauteur de ses cuisses qu'elle pu reconnaître une tête blonde. Elle connaissait pas vraiment l'enfant, elle savait juste que c'était une des filles de Potter et de Malefoy et vu son allure, une des plus jeunes. Elle se demandait un peu comment elle connaissait son prénom et surtout pourquoi elle l'appelait. Qu'est-ce qu'elle pouvait avoir à lui dire? « Euh..oui? » fut sa seule réponse à son appel. La petit trottina jusqu'à elle et tira sur sa jupe d'uniforme ce qui dérangea fortement Olivia. « C'est bien toi..O-li-via Nott? » La septième année plissa les yeux, toujours pas plus avancée et un peu méfiante malgré l'âge de l'enfant. Elle se contenta de hocher la tête en guise de confirmation. « Rusard y veut te voir! » Olivia fronça les sourcils, se baissa pour être à la hauteur de la petite fille. « Rusard? » Qu'est-ce que le concierge pouvait bien lui vouloir? Elle n'avait rien fait de répréhensible et elle n'avait pas la sensation que ce soit son genre de chercher à voir des élèves si ce n'était pas pour les punir. La petite Potter-Malefoy hocha la tête de haut en bas. « Qu'est-ce qu'il t'as dit exactement? » La fillette la poussa presque pour qu'elle se relève et la tira à nouveau par la jupe pour la faire avancer. D'un ton presque autoritaire elle annonça : « Il dit que tu dois aller dans sa loge parce que t'es férette, nan préf..»«préfète? » compléta Olivia qui n'avait jamais brillé par sa patience. La blondinette sourit pour montrer qu'elle avait raison. C'était déjà plus crédible, même si elle ne voyait toujours pas vraiment ce que tout ça voulait signifier. Elle n'avait après tout pas la moindre raison de douter de la parole d'une enfant. Elle la suivit donc d'un plus assuré qu'avant, se demandant toutefois pourquoi donc l'enfant la guidait alors qu'étant plus âgé et ayant une meilleure connaissance du château c'était plus à elle de le faire. « Et dis moi t'es qui toi? » Elle ne se voulait pas méchante, après tout c'était qu'une fillette, mais ça lui paraissait quand même logique de savoir à qui elle avait à faire. « Moi c'est Cassiopée! » Enfin après une cavalcade plutôt longue elles débarquèrent dans le hall d'entrée puis arrivèrent devant la loge. « Il m'attends là? » Sans attendre la réponse à sa question, elle poussa la porte et entra sans hésiter dans la pièce. Les quelques secondes qu'il lui fallut pour réaliser qu'elle était seule furent de trop. Lorsqu'elle se tourna vers la porte celle si était fermée. Elle s'approcha pour essayer de l'ouvrir, utilisa même sa baguette, mais rien n'y fit. Elle ne comprenait absolument pas les motivations de Cassiopée qui ne la connaissait même pas. Est-ce qu'elle lui avait une crasse? Bon c'est vrai qu'elle n'était pas très amie avec sa sœur Elladora, mais c'était pas une raison pour coincer quelqu'un dans une pièce! Et d'abord, comment avait elle fait, alors qu'elle était haute comme trois pommes? « Cassiopée?! Ouvres-moi immédiatement! » Seul le silence lui répondit. La jeune femme se permit un coup de pied dans la porte, geste parfaitement inutile, mais qui lui offrit un certain soulagement.

Plutôt que de se morfondre sur son sort, elle décida de profiter de l'opportunité qu'elle avait pour fouiller un peu le bureau de Rusard. Ce n'était pas vraiment une fouine à proprement parler, mais disons qu'elle ne fuyait pas devant l'occasion de mettre la main sur certains objets confisqués ou de lire les exploits passés de certains élèves. Si ça se trouvait, elle allait tomber sur quelque chose concernant ses parents par exemple. Elle s'approcha donc d'une étagère et fit glisser ses doigts sur les divers dossiers qui y trônaient sans s'arrêter puisqu'elle ne trouva rien qui était susceptible de l'intéresser. Elle s'abaissa finalement pour remuer sa main dans la boîte aux objets confisqués. Autant dire qu'elle était très remplie. Certaines choses avaient l'air tout à fait intéressantes, d'autres parfaitement inutile, elle glissa dans sa poche une ou deux farces qu'elle reconnu et qu'elle pourrait toujours utiliser contre un éventuel ennemi. Tout à sa tâche, elle ne remarqua que trop tard que la porte de la loge s'était ouverte. Elle ne tourna la tête que pour voir la porte se refermer et une élève de dos essayer de l'ouvrir. Silencieuse, elle la laissa à sa vaine tentative. Mais lorsqu'enfin elle se retourna et que leur regard se croisa, Olivia faillit tomber sur son derrière. Sa mère était devant elle. Elle n'arrivait pas à savoir si c'était ou non une bonne chose. Elle n'avait encore jamais osé lui parler et quand bien même elle l'aurait fait, qu'aurait-elle pu lui dire? Elle n'allait quand même pas lui annoncer de but en blanc qu'elle était sa fille. Enfin, elle l'aurait peut-être fait si les choses avaient eut l'air de bien se passer entre Pansy et Théodore, s'ils avaient été le couple heureux qu'elle avait connu en grandissant. En ce moment les choses n'avaient pas l'air d'aller au mieux entre ses parents et elle ne voulait pas leur annoncer une nouvelle pareille dans une période comme celle-ci. De plus, elle avait la sensation que c'était forcer le destin que de leur dire ça comme pour les inciter à se mettre ensemble. Ainsi Pansy et Olivia étaient donc coincées dans la même pièce et c'était à ce qu'il semblait, ce que la petite Potter-Malefoy et ses probables complices avaient voulu. Elle comprenait pas forcément pourquoi elle avait tenu à les réunir, mais c'était au moins un peu plus clair. Elle se releva précipitamment pour se retrouver à la même hauteur que sa mère et lui offrit un sourire qu'elle voulu sincère, mais qui fut légèrement timide. « Euh salut..» Sentant le peu d'assurance dont elle faisait preuve, elle tenta de se reprendre. « Moi c'est Olivia. » Bon, vu son nom de famille elle était sûre que Pansy l'avait déjà remarqué c'était donc un peu stupide de se présenter. « C'est une des petites Potter-Malefoy qui m'a attirée ici...pareil pour toi? »

Quand elle comprit qu’elle était définitivement coincée avec une partie de son avenir – en fait plus celui de Théo mais vu qu’il était la personne la plus importante de sa vie son futur empiétait aussi sur le sien – elle maudit aussitôt Draco, ses gosses, Potter et ça pour des générations. Elle en profita pour maudire Blaise parce que non, la belette, ça ne passait toujours pas. En fait Pansy avait l’impression de mieux accepter que Draco finisse avec un homme et une ribambelle de gosses que Blaise épouse Ginny Weasley. Ce n’était pas comme si après tout on ne pouvait pas trouver un côté libidineux à la haine que Potter et Malfoy se portaient. Et depuis quand Blaise était intéressant par les rouquines… Pansy chassa ses pensées parce qu’était-ce vraiment le moment de penser à cela quand Olivia Nott était dans la même pièce qu’elle ? En fait oui, c’était exactement le moment de penser à cela et Pansy se rassura elle-même en remarquant à quel point elle était naturellement pragmatique, une grande qualité à ses yeux contrairement aux autres maisons qui avaient tendance à s’occuper de détails mineurs – quoique si on abordait le côté vêtement Pansy pouvait en parler pendant des heures – au lieu de la préoccupation essentielle. Elle se mit donc à fixer un point dans le dos de la fille de Théodore en pensant que tout cela était de la faute. C’était simple d’après Pansy, il avait d’abord corrompu Draco avec ses idées d’amour véritable et conneries du genre et Draco avait déteint sur elle et elle avait commencé à baby-sitter ses gosses et aujourd’hui des gamines de quatre ans pensaient qu’elle pouvait la manipuler elle. D’un autre côté, Salazar pourquoi la gamine l’avait-elle enfermée avec Olivia si ce n’était pas dans une tentative qu’elles communiquent ? Pansy mourait en réalité de lui demander si elle était sa fille. Elle mourait désespérément de savoir si les choses entre Théo et elle allaient s’arranger ou pas. Elle n’arrivait pas à s’imaginer dans les bras d’un autre homme. Elle ne se voyait pas embrasser quelqu’un d’autre – malgré son style de dévergondée – et si un jour elle devait dire oui devant l’autel, Merlin ça devait être Théo. Une boule d’angoisse se créa dans sa gorge. « Euh salut.. » Pansy se tourna vers la brune et sa beauté la frappa de nouveau. Son cœur se serra un peu plus dans sa poitrine. « Moi c'est Olivia. » Pansy se retint de dire qu’effectivement elle savait qui elle était. Elle avait l’air gêné. Non elle l’était. Pansy était pour ainsi dire la princesse de Serpentard et ce statut ne se gagnait pas en claquant des doigts, elle avait appris à déterrer tous les petits secrets qu’elle pouvait trouver. Lire sur les visages, les tics nerveux et tout ça, elle connaissait. Mais pourquoi était-elle nerveuse ? Parce qu’elle sortait avec son père mais n’était pas sa mère ? Ou parce qu’elle était sa mère ? C’était soit l’un soit l’autre et il aurait été si simple de demander mais Pansy n’était pas du genre courageuse. Rusée, ambitieuse mais courageuse non. Elle ne ferait certainement jamais le premier pas. « C'est une des petites Potter-Malefoy qui m'a attirée ici...pareil pour toi? » Pansy hocha la tête, n’ayant pas vraiment envie de parler alors qu’elle était intimement persuadée que dans le futur, un des gosses l’avait forcément appelée tata… Elle ne dit rien pendant plusieurs minutes étudiant les lieux avec une grimace de dédain. « C’est tellement miséreux ici. » Et elle était persuadée qu’Olivia devait penser la même chose parce que n’importe quel Serpentard digne de ce nom aurait détesté cet endroit. « Quitte à nous enfermer, elles auraient au moins pu choisir un autre endroit mais c’est une idée stupidement Gryffondor. » Elle ne bougea pas d’où elle était, même si cela commençait à être inconfortable pour elle. Pas question de pénétrer trop dans l’habitat d’un cracmol. Elle avait sérieusement envie de demander à Olivia pourquoi elles étaient là. C’était évident qu’elles devaient discuter de quelque chose et le plus simple aurait été de demander de quoi elles devaient parler – Pansy aurait voulu que ce soit possible d’aborder cela de manière subtile mais ça ne l’était pas – parce que s’il l’une d’entre elles devait savoir, c’était Olivia. Mais elle ne s’en sentait vraiment pas le courage. Elle avait l’impression d’être en équilibre sur un fil et de pouvoir basculer dans le vide d’une seconde l’autre et c’était très désagréable. Mais le silence n’était pas mieux et Pansy voulait vraiment pouvoir diriger la conversation, ne pas la subir. Alors elle lança la question qui lui tournait en tête. « Je suppose que malgré son choix désastreux, Draco et Théo sont encore proches dans le futur non ? Tu pourrais peut-être m’éclairer sur pourquoi Potter ? J’ai cru entendre que c’était la naissance de la numéro deux… Euh… Elladora qui les avaient rapprochés mais huit gosses ? Draco s’est cogné la tête et a soudain oublié les traditions familiales ? » C’était plutôt neutre se dit Pansy. Et avec une possibilité de déraper sur le sujet interdit si elle trouvait le courage. Ou si Olivia ne savait pas tenir sa langue. Ce qu’au fond elle espérait et craignait. Mieux valait-il savoir ou ignorer ? Pansy avait toujours pensé que la connaissance était le pouvoir. Aujourd’hui, elle était presque rendue au point de penser que les ignorants étaient bien heureux…

Au début Olivia eut droit à un mutisme assez intimidant de la part de Pansy. À ses deux essais pour engager la conversation ou du moins pour briser la glace, elle n'eut droit qu'à un silence en guise de réponse. À sa question même, sa mère se contenta de répondre par un hochement de tête. Olivia n'osa pas revenir à sa tâche, elle se contenta donc de fixer une tâche sur le sol. Dire qu'elle était mal à l'aise était un euphémisme. « C’est tellement miséreux ici. » Elle leva les yeux vers son interlocutrice et se fut son tour de répondre par un simple mouvement de tête. Effectivement c'était loin d'être comparable au luxe de sa maison, ni même dans une moindre mesure à la salle commune des Serpentard. Rusard n'était pas quelqu'un des plus ordonnés et il n'avait pas l'air très féru de propreté non plus. Il ne faisait pas le ménage dans sa loge et peut-être était-il trop paranoïaque pour autoriser les elfes à y passer plus d'une fois par mois. De plus la pièce était dénuée de toute classe, il n'y avait rien de plus que quelques étagères et un bureau loin de valoir celui de son père par exemple. « Quitte à nous enfermer, elles auraient au moins pu choisir un autre endroit mais c’est une idée stupidement Gryffondor. » Olivia esquissa un sourire. Elle aurait préférée ne pas être enfermée du tout, surtout pas avec Pansy et dans un moment pareil peu de gens auraient pu penser au lieu de l'enfermement. Pourtant c'était quelque chose qui leur ressemblait, à sa mère comme à elle. La critique des Gryffondors aussi ne lui était pas inconnu, au contraire c'était presque une habitude dans leur foyer peuplé de Serpentard. Reconnaître une telle similitude, malgré le changement d'époque ne pouvait la laisser de marbre. Elle n'eut toutefois pas le courage de faire un effort plus important pour lui répondre oralement. De toute façon sa remarque ne nécessitait aucune réponse particulière. Olivia aurait préféré s'éloigner un peu de l'étagère où elle avait fouillé quelques minutes auparavant, pour pouvoir s'installer un peu plus confortablement. Malgré la misère de l'endroit, quitte à être enfermée autant être assise. Cependant faire le moindre pas en avant, c'était se rapprocher de Pansy et ça..c'était pas envisageable. La jeune femme n'avait pas l'habitude d'être dans une position pareille. Généralement avec les gens de son âge elle avait le contrôle. Elle n'avait jamais à être mal à l'aise parce qu'il lui suffisait de retourner la situation ou de simplement quitter l'endroit. Mais là, elle ne pouvait rien faire, pas même cacher sa gêne. « Je suppose que malgré son choix désastreux, Draco et Théo sont encore proches dans le futur non ? Tu pourrais peut-être m’éclairer sur pourquoi Potter ? J’ai cru entendre que c’était la naissance de la numéro deux… Euh… Elladora qui les avaient rapprochés mais huit gosses ? Draco s’est cogné la tête et a soudain oublié les traditions familiales ? » Olivia fut surtout surprise du flot de parole qui émana de la bouche de Pansy. Elle qui était restée si calme se montrait désormais très curieuse. En soit c'était une bonne chose, si au moins elles ne restaient pas ensemble dans un silence de marbre, cette expérience ne serait pas si mauvaise que cela. Elle n'était tout de même pas ravie que les questions de Pansy portent sur le futur. Elle devrait faire attention à ce qu'elle disait et ne pas trop parler. Ce n'était que normal que Pansy s'interroge sur l'avenir, aussi Olivia ne pouvait pas le lui refuser. « Pour te faire une idée, Draco est le parrain de Théophile mon frère. » Ca c'était la partie facile. Elle aurait pu ajouter « toi aussi t'es toujours proche de Draco », mais elle se retint. Elle aurait aussi pu dire qu'elle avait pratiquement été élevée avec Scorpius mais ça, ça n'avait aucun rapport avec la situation Potter-Malefoy. Quoique..si puisque ça signifiait que les deux familles même après le mariage assez étonnant restaient proches. La seconde question était beaucoup plus difficile. Pour être honnête Olivia ne s'était que peu intéressée à cette histoire. L'aîné était beaucoup plus vieux qu'elle et si sa mère en était proche Olivia elle n'était à l'époque où elle lui rendait visite pas née. Elle n'avait qu'un an quand le deuxième enfant Potter-Malefoy est né. Elle ne s'était d'ailleurs jamais entendue avec elle. D'autant qu'au début elle ignorait son existence et Draco venait toujours beaucoup chez eux avec sa femme et Scorpius. Elle était trop petite pour observer le rapprochement entre Potter et Malefoy après la découverte d'Elladora. Et ensuite elle ne s'y est jamais intéressée. Surtout après son entrée à Poudlard, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle ne connaissait même pas les noms des deux plus jeunes. Mais petite elle avait déjà surprit quelques conversations, suffisamment pour répondre, même de manière rudimentaire à sa mère. « Tu es déjà plutôt bien renseignée. Elladora n'était pas prévue, mais le fait d'avoir un enfant ensemble a finit par les rapprocher. Je sais pas trop comment en fait, parce que j'étais un peu petite pour y faire attention. » La remarque de sa mère lui avait fait retenir un rire. Pas parce que c'était particulièrement drôle, mais surtout parce que c'était tout à fait le genre de chose que même dans le futur elle aurait pu dire. D'ailleurs elle croyait bien l'avoir déjà entendu le dire. Désormais Pansy avait accepté ce nouveau couple, mais ça ne voulait pas dire que les remarques avaient tout à fait cessé. En guise de réponse, elle se contenta toutefois de hausser les épaules. « Ca, c'est exactement ce qui tu disais au début. » C'était sortit tout seul, mais elle ne regrettait pas ses propos. Pansy pouvait le comprendre comme elle le voulait. En soit ça ne signifiait pas forcément que c'était sa mère, mais ça voulait en tout cas dire que dans le futur elle la connaissait. En réalité elle était plutôt contente d'avoir su formuler les choses de cette manière. De peur que, cela crée quand même un malaise du côté de la huitième année, elle préféra enchaîner sur autre chose, au cas où. En fait c'était aussi parce qu'elle ne voulait pas s'éterniser sur ce sujet, si Pansy voulait entendre parler de ce genre choses les petites Potter-Malefoy se feraient sûrement un plaisir de tout lui révéler. Elle n'était pas la plus renseignée sur le sujet et puis parler de l'avenir en général l'embêtait si elle ne pouvait pas avouer l'essentiel. « Tu penses qu'on va devoir rester coincées ici longtemps? Elles attendent quoi au juste? » Ok, en vérité elle se doutait bien de ce que les gamines voulaient. Vu que les blondinettes savaient que Pansy était sa mère, elles voulaient sûrement qu'Olivia le lui révèle. Sauf que ça n'arriverait pas. Surtout qu'imaginer les deux fillettes les oreilles collées à la porte lui donnait encore moins envie d'avouer une chose pareille. De toute façon c'était une Nott et elle ne cédait jamais au chantage.

Pansy était toujours debout, immobile, ne pensant même pas à s’appuyer d’un pied à l’autre pour les reposer un peu alors qu’ils étaient perchés sur presque dix centimètres de talons et que son poids les compressait dans les chaussures. La souffrance que ses orteils ressentait était presque la bienvenue tellement elle lui empêchait de penser à ce qui allait se passer dans cette pièce. Elle regardait Olivia fixement en se demandant pour la énième fois si elle était sa fille. Tout son être lui criait oui et elle avait vaguement envie de croire en cet instinct maternel, espérant que toutes ses femmes avaient raison, qu’on pouvait reconnaître son enfant partout même sans jamais l’avoir vu. Pourtant, une part d’elle était grandement sceptique à cela. Comment pouvait-on savoir que c’était son enfant ? Il n’y avait rien qui le disait sur son front, pas un lien invisible qui l’attirait comme un portoloin vous attrapait par le nombril pour vous tirer dans un lieu précis. Rien de rien qui aurait pu confirmer que dans le futur, elle aurait une fille avec Théo. Elle se contenta donc de la fixer, relevant que son nez est définitivement celui des Nott, que ses pommettes ressemblaient étrangement aux siennes et que son visage pouvait être un mélange harmonieux du sien et de celui de Théo. C’était tellement facile de se convaincre qu’elle était sa mère. Tellement, tellement facile. Elle soupira et attendit une réponse qui ne tarda pas à arriver.« Pour te faire une idée, Draco est le parrain de Théophile mon frère. » Bien sûr pensa Pansy donc en toute logique, Blaise était le parrain d’Olivia. C’est ce qu’elle aurait voulu, deux enfants et chacun de ses meilleurs amis en aurait été le parrain. D’un autre côté ça ne prouvait absolument rien parce que sans avoir concerté Théo, c’était exactement ce qu’il aurait fait lui aussi. C’était normal. Blaise, Draco, Théo et elle formaient un quatuor inséparable et même mariés à des Gryffondors, Pansy ne les renierait pas. « Tu es déjà plutôt bien renseignée. Elladora n'était pas prévue, mais le fait d'avoir un enfant ensemble a finit par les rapprocher. Je sais pas trop comment en fait, parce que j'étais un peu petite pour y faire attention. » Pansy eut un rictus amusé. Elle imaginait le choc qu’auraient propagé les paroles d’Olivia sur la génération de 1998. Draco et Potter étaient tellement au centre de toutes les attentions que maintenant, tout le monde cherchait des significations à leur moindre geste et Rita Skeeter avait déjà publié un article sur la liaison secrète d’Harry Potter et Draco Malfoy qui durait selon elle depuis des années – et le tas d’inepties dans cet article était impressionnant. C’était là que la brune réalisait que malgré leurs âges identiques, une génération les séparait.

« Ca, c'est exactement ce qui tu disais au début. » Pansy haussa un sourcil interrogateur comme si la remarque venait à peine de la reflet. Comme si elle pensait simplement « ah tiens on se connaît ? » ; au fond elle bouillonnait. Son cœur avait manqué plusieurs battements alors qu’elle notait le ton familier de la remarque, la façon détachée de le dire comme si elles se connaissaient particulièrement bien et Pansy se dit qu’elle était sa mère. Ca ne pouvait pas en être autrement ? Elle devait être sa mère. Elle n’avait suffisamment pas assez de classe pour fréquenter la fille de Théo et d’une autre femme qu’elle. La fille de son grand amour. Elle n’aurait pas pu le faire. Donc elle était sa mère. C’était logique. Mais peut-être le raisonnement reposait trop sur l’esprit et n’était pas assez… sentimental pour qu’elle arrive à y croire. Elle doutait toujours et n’arrêterait certainement pas tant qu’elle ne lui aurait pas dit clairement : « je suis ta fille. » « Tu penses qu'on va devoir rester coincées ici longtemps? Elles attendent quoi au juste? » Pansy la regarda fixement sans trop rien répondre, repensant encore et encore aux probabilités qui ferait qu’elle était sa mère puis réalisant qu’elle devait répondre, elle lui lança un regard l’air de dire : tu le sais très bien. « Je pense que tu le sais très bien. Tu as bien évidemment raison quand tu dis qu’elles attendent quelque chose, elles sont très certainement derrière la porte avec un de leur frère ou sœur à écouter ce qui se passe en attendant que tu craches le morceau. Evidemment, ce n’est pas moi qui pourrai t’apprendre quelque chose, tu connais le passé bien mieux que je ne connais le futur. Donc je te retourne la question : combien de temps allons-nous rester ici ? Qu’est-ce que je dois savoir ? » Elle aurait pu rajouter « à propos de Théo » parce que c’était le seul lien qui les unissait. Mais elle ne fit pas, c’était évident et elle ne voulait pas dire son nom de peur d’ensuite de demander qui était sa mère. Ca se trouve, ça n’avait rien à avoir avec ça…