- C'est bon les gars, c'est fini ! Je suis fier de vous, vous vous êtes donné aujourd'hui ! On va tous les gagner, ces matchs ! A ces petites équipes qui se croient meilleurs sous prétexte qu'ils ont des balais plus modernes, ont va leur montré que nous, nous avons la hargne et surtout, qu'on a pas besoin de balais rutilants pour les écraser à plates coutures !

Je tapais sur l'épaule d'un ou deux de mes joueurs avant de ramasser la caisse de bois qui contenait les balles, et les anneaux que j'avais utilisé pour l'entraînement. Jetant un coup d’œil aux alentours, je vis que seul Blue ne s'était pas encore engouffré dans les vestiaires et avant qu'elle ne puisse franchir la porte, je l'appelai à l'aide, trop chargé pour ramener tout mon matériel en un seul trajet. Je l'avais appelé par besoin d'un coup de main, mais il m'arrangeait bien que ce soit elle qui trainât derrière : j'avais besoin de lui parler, et ne trouverais pas meilleure occasion.
La blonde se dirigeait tranquillement vers moi et je ne pus m'empêcher de lever la tête, arrêtant un instant de ramasser les cerceaux, pour la regarder marcher. Le soleil couchant de fin d'été l'auréolait, faisant étinceler ses cheveux ramenés en arrière, ébouriffés par l'effort, quelques mèches éparses détachées de sa coiffures marquant son beau visage. Blue était sans contestation l'une des plus jolies filles de Poudlard, et quand mes yeux rencontraient les siens, tous mes souvenirs de nos premiers moment remontaient à la surface, me laissant un brin de nostalgie et un épis de bonheur au fond de mon cœur. Je soupirais, et lui tendit les cerceaux sans un mot, gardant les yeux fixés au sol. M’accroupissant, je fermais la boîte, remarquant combien mon attitude était puéril. Je l'avais fait venir pour une bonne raison et à son arrivée, je me dégonflais ? Et le choixpeau m'avait envoyé à Gryffondor ? Si je ne voulais pas remettre son choix en doute, je devais me lancer. Mais j'avais toujours dû mal avec les premières paroles. Blue et moi, nous ne nous parlions plus que rarement. Bien que nous faisions fis de nos sentiments sur le terrain, dès la porte du vestiaire fermé, la froideur se réinstallait. Mais la jeune femme que j'avais connue jeune fille, comptait encore pour moi. Bien plus que ce que l'on pourrait croit. Je finis par relever les yeux, réprimant l'envie de la prendre dans mes bras et de la protéger, et lui adressait un petit sourire.

- Comment tu vas, Blue ?

La question n'était pas anodine, et elle le comprendrait. Elle me comprenait comme je la comprenait. Après tout, nous avions passé près d'un an ensemble, et nous étions offert le plus beau et le plus unique cadeau que notre corps pouvait offrir un jour. Refermant un instant mes yeux à ses pensées, je tâchais de les éloigner. Je me souvenais de tout. Dans les moindres détails. Du premier jour au dernier. Mais ce n'était pas le moment. Je ne l'aimais plus. Elle non plus. Nous le savions tous les deux, tout cela était bel et bien fini. Mais comment oublier l'un des moments les plus importants de ma vie ? Je savais qu'à chaque fois qu'elle me voyait, elle vivait le même dilemme. L’inquiétude et la haine, les meilleurs souvenirs et les plus noires pensées, le respect et le dégout, la brûlure de la douleur, et celle du feu qui ne s'éteindrait jamais totalement, car on n'oublie pas un premier amour. Ce mot, je n'étais même pas sûr de pouvoir le lui accorder. La première et la seule personne que j'avais jamais aimé, c'était Lily. Mais Blue, je lui avais porté une réelle et une si immense affection, que je pouvais quasiment nommer ça amour. Et donc en excluant la rousse, premier amour. Mais en conclusion, ma question ne demandait pas seulement si elle se sentait fatiguée ou crevée - car c'était les réponses que l'on entendait habituellement - mais comment était sa vie, surtout depuis le tourbillon, comment le ressentait-elle, que devenait-elle, tout ce que j'avais besoin de savoir pour m'assurer qu'elle allait bien. Ensuite après, nous pourrions réinstaurer la barrière.
Je me relevais, soulevant la boîte des balles, et me dirigeait vers la salle de rangement sans un regard pour la blonde qui m'avait aussitôt emboîté le pas. J'attendais sa réponse et la drôle de relation qui nous unissait m'empêchait de la regarder sans que le trop plein d'émotions à son sujet déborde.

En cette belle soirée de septembre, Blue, ainsi que toute l’équipe de Gryffondor du passé étaient allé au terrain de Quidditch pour un entraînement. En effet, même s’ils avaient changé de temps, leur équipe comptait toujours gagner la coupe de Quidditch de cette année. Ça avait d’ailleurs été un très bon entraînement, tout le monde s’était donné à fond et le résultat était plus que prometteur. La jeune blonde était confiante et pensait vraiment qu’ils avaient plus que de bonnes chances de remporter la victoire. A la fin de l’entraînement, leur capitaine James Potter les félicita même pour leur performance : « C'est bon les gars, c'est fini ! Je suis fier de vous, vous vous êtes donné aujourd'hui ! On va tous les gagner, ces matchs ! A ces petites équipes qui se croient meilleurs sous prétexte qu'ils ont des balais plus modernes, on va leur montré que nous, nous avons la hargne et surtout, qu'on a pas besoin de balais rutilants pour les écraser à plates coutures ! ». Toute l’équipe acquiesça avec entrain et ils partirent se changer dans les vestiaires. Blue s’était retournée, pensive. Le stade de Quidditch n’avait en rien changé par rapport à leur époque et quelque part, c’était un plus car faire un bond dans le temps e plutôt tendance à désorienter les gens.
Alors que la jeune femme allait se diriger vers les vestiaires, elle entendit quelqu’un la héler. C’était James, leur capitaine, qui lui demandait de l’aide pour transporter le matériel utilisé pendant l’entraînement jusqu’au local d’équipement. Ah, James, c’était tout une histoire. Blue et lui étaient sortis ensemble respectivement lors de leur 3ème et 4ème année. James avait été en quelque sorte son premier amour mais ça s’était mal fini. Leur relation avait duré relativement longtemps et ils avaient même fini par s’offrir l’un à l’autre. Beaucoup avait considéré qu’ils étaient beaucoup trop jeune, et c’était peut-être vrai, mais Blue osait penser qu’ils s’étaient vraiment aimé et pour la jeune fille, cela représentait aussi à l’époque une sorte de challenge personnel, voire de rébellion par rapport à ses parents. Et même si ça c’était très mal fini, ces souvenirs en restaient de bons. C’était d’ailleurs peut-être pour cette raison que la jeune femme gardait un certain attachement pour James ainsi qu’un désir de protection. Même s’il ne se parlait plus depuis ce temps-là, mis à part lors des entraînements de Quidditch, et encore, c’était le minimum. Ainsi, lorsque le jeune homme lui demanda comment elle allait, Blue ne put ressentir que culpabilité et colère et son visage se ferma immédiatement. Elle avait en effet rapidement appris que James allait mourir très jeune, beaucoup trop jeune. Et Blue s’était toujours promise de le protéger coûte que coûte. De ce fait, elle culpabilisait énormément de ne pas avoir été là le jour où il s’était fait tué. Elle ne connaissait pas les circonstances exactes de sa mort mais savait qu’il avait été tué par Voldemort en personne qui voulait tuer son fils pour une obscure raison. Combien de fois avait-elle imaginé tuer ce dégénéré ? Il répandait le malheur autour de lui sous le prétexte complètement stupide d’une supériorité des sorciers au sang dit « pur ». C’était juste idiot et irrémédiablement naïf. Dans toutes les lignes de « sang-pur », il y avait forcément des moldus à un moment ou à un autre. La preuve, le nombre de familles de sorciers « sang-pur » était faible car ils se mariaient entre eux, et au bout d’un moment, il n’y en aurait plus. Et en plus de ça, la consanguinité causait pas mal de problèmes au niveau du mental, cette tarée de Bellatrix Black en était l’exemple parfait.
Blue se pencha et ramassa l’une des boîtes contenant le matériel de Quidditch, son visage toujours complètement fermé. Alors qu’elle se dirigeait vers le local, elle lui répondit :

- Très bien !

Son ton était à la fois ironique et teinté d’une légère agressivité. La jeune blonde avait du mal à gérer ses émotions et lorsqu’elle était triste, c’était de la colère qui ressortait. Elle n’aimait pas les larmes et préférait crier.
Cependant, elle aurait préféré ne jamais avoir cette conversation. Elle savait autant que James ce qui allait arriver et de quoi ils allaient parler et elle aurait préféré ne pas avoir à se confronter à la réalité. Elle ne put toutefois s’empêcher de demander sur le même ton :

- Et toi ?

Son ton était si cassant, si froid que surpris, je ne pus m'empêcher de m'arrêter net et de lui jeter un coup d’œil furtif. Et là je compris et me rappelais. Mon ex avait toujours fonctionné ainsi, dissimulant ses émotions dans la colère, la froideur et l'éloignement. C'était sa façon à elle d'ériger ses barrières et de se protéger du malheur. Je l'observais un instant du coin de l’œil, le soleil couchant m'éblouissant. Quelle était donc la véritable raison qui la poussait à rester derrière ses barrières. Sans doute la crainte et les doutes que lui avaient apportés les révélations sus son futur à elle, comme beaucoup dans ce château.
Quand la blonde s'interrogea sur mon état à son tour, j'en vint à me demander si elle était au courant de ce qui allait m'arriver. Ce n'était pas un secret, certes, mais à moins de se renseigner, ce n'était pas vraiment le sujet important duquel on discutait lors du repas de midi. Je haussais un sourcil avant de poser ma main sur la poignée de la porte, hésitant, et finit par me retourner pour lui répondre, avant de pousser la porte du local

- Je sais pas si je peux dire que ça va, ces temps-ci. Mais par moment, ça va très bien, oui, et ce moment en est un, je n'arrive pas à me sentir mal après un entraînement.

.. et quand enfin nous nous retrouvons avais-je envie d'ajouter. Je m'engouffrais ensuite dans la pièce étouffante. C'était une petit salle, basse de plafond, sans aucune fenêtre excepté une mince persienne si sale qu'on n'y voyait pas précisément le paysage de l'autre côté. Le local était mal rangé, encombrée d'objets insolites utiles ou non pour les entraînements de Quidditch. Je sourit en réalisant que je n'avais sans doute pas utilisé la moitié de l’équipement présent proposé par l'école. Malgré cette description assez déplaisante, cet endroit me plaisait, car j'y reconnaissait le quidditch, mais surtout car en cinquante ans, il n'avait quasiment pas changé, et ici, je pouvais sans soucis m'imaginer être revenu dans mon époque. Je me dirigeais vers le fond pour y déposer les balles, puis me retournais pour me retrouver face à Blue. La jeune fille m'avait suivi de près, ce qui nous amena à nous retrouver à moins de dix centimètres l'un de l'autre, et ça proximité fit à nouveau remonter maints souvenirs dans ma mémoire. Pour dissimuler mon trouble, je lui indiquais du bout des doigts et sans grande conviction une portion du mur d'une fond où elle pourrait accrocher ce qu'elle transportait, partagé entre l'envie qu'elle reste ainsi près de moi, et celle qu'elle s'éloigne pour que je puisse retrouver mes esprits et qu'on ne finisse pas par dire ou faire quelque chose qu'on regretterait indéniablement par la suite.

Spoiler:

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Si Blue avait retourné la question à James, c’était parce qu’elle voulait savoir, tout d’abord, si le brun était au courant de son futur, c’était peut-être de la lâcheté, mais elle ne tenait pas à être celle qui lui annoncerait. Elle-même l’avait appris deux jours après avoir atterri à cette époque. Elle était dans la salle commune des Gryffondors, en train de feuilleter un bouquin de Quidditch, sur les Harpies de Holyhead, plus précisément, tout en écoutant d’une oreille ce qui se disait autour d’elle. Elle avait alors capté le mot « Potter » dans une conversation et par réflexe, elle avait tendu l’oreille. La blonde avait tout d’abord entendu parler d’un certain « Harry Potter » qui devait être assez « choqué » et peut-être même « content » parce qu’ils pouvaient « enfin voir » ses « parents ». Intriguée, Blue s’était penchée et avait interpellé l’un des garçons qui parlait : « Eh toi, de quoi tu parles ? ». Le garçon l’avait regardé bizarrement et lui avait expliqué : « Bah les parents d’Harry Potter, James et Lily Potter sont morts alors qu’il avait qu’un an, alors ça doit être étrange de les voir adolescents. ». Il s’était ensuite détourné et avait repris sa conversation avec ses amis, laissant Blue plus blanche que les pages du livre qu’elle était en train de lire. Son premier réflexe avait été de se lever et de se précipiter dans un endroit tranquille. Elle ne voulait pas affronter la réalité et commença à se dire qu’il y avait peut-être un autre James Potter, qui avait épousé une autre Lily. Puis elle espéra que Harry Potter n’était qu’en première année et que comme cela, James et Lily avait eu quand même plusieurs années devant eux. Finalement, un peu comme un automate, elle s’était dirigée vers la bibliothèque et, à peine consciente de ce qu’elle faisait, elle s’était dirigée vers le rayon des archives de journaux et avait cherché depuis l’année de leur futur sortie de Poudlard. Et à l’année 1981, elle avait trouvé le papier fatidique. James et Lily Potter, tué par Vous-savez-qui, leur fils d’un an, Harry, a survécu à l’attaque et a même éliminé l’un des plus grands mages noirs de tous les temps. Le reste était plutôt flou dans sa tête et elle s’était réveillée le lendemain matin avec un profond sentiment de culpabilité lui nouant les entrailles. Depuis, elle faisait tout pour ne pas y penser. Elle faisait tout pour ne pas penser qu’elle avait failli à ce qu’elle s’était promis, qu’elle n’avait pas su protéger James.
Avant de passer la porte du local, Blue vit James se retourner, la main sur la poignée.

- Je sais pas si je peux dire que ça va, ces temps-ci. Mais par moment, ça va très bien, oui, et ce moment en est un, je n'arrive pas à me sentir mal après un entraînement.

Ça, c’était du James tout craché, il allait mourir dans très peu de temps et il allait tout de même bien. C’était d’ailleurs en partie pour cela qu’elle avait tout de suite apprécié le jeune homme, au point de tomber amoureuse de lui. Même si à treize ans, ce n’était pas encore un véritable amour, c’était ce qui pouvait s’en rapprocher le plus. Brièvement, une petite voix lui souffla à l’oreille que si c’était à elle que ça arrivait, elle aurait la même attitude. Peut-être même encore moins impliquée.
James entra dans le local et elle le suivit, la boîte toujours dans ses bras. Elle vit un sourire éclairer le visage du brun et comprit immédiatement. Elle aussi se sentait à sa place dans cet endroit parce que rien n’avait changé. Regardant le local, elle ne fit pas attention à ce que James faisait et le suivit alors qu’il allait poser ses affaires au fond de la petite salle. La blonde s’arrêta alors que son ancien petit-ami posait les balles de Quidditch au sol et elle ne prit conscience de leur proximité seulement lorsqu’il se retourna et qu’ils se retrouvèrent à moins de dix centimètres de distance. Une grimace gênée vint se dessiner sur le visage de Blue. Si ça avait été un autre garçon, elle n’aurait pas été gênée du tout et se serait sans doute marrée – mis à part si le dit garçon l’avait intéressé, auquel cas elle en aurait profité – mais là, il s’agissait de James, le garçon avec qui elle avait perdu sa virginité, le garçon qui avait été son premier petit-copain, et surtout le garçon avec qui ça s’était plutôt, pour ne pas dire vraiment, mal fini. Elle l’avait aussi aimé à cause son physique et avec quelques années de plus, il était encore plus séduisant. Ainsi, lorsqu’il lui indiqua un endroit dans le local un peu plus loin où elle pouvait poser la boîte qu’elle avait dans les mains, elle se recula plutôt précipitamment et alla poser les affaires. Les deux gryffondors n’en restaient pas moins à environ un mètre de distance et c’était encore bien trop peu. Blue fit alors l’erreur de regarder James dans les yeux et le mélange de culpabilité, de doutes, de peur et d’hormones adolescentes eu raison d’elle. Elle fit un timide pas en avant et s’approcha du brun. Elle savait qu’elle allait le regretter, dans tous les cas. S’il la rejetait, elle s’en voudrait à mort et à lui aussi, elle pour avoir été aussi stupide et lui pour lui avoir fait l’affront de la rejeter. S’il ne le rejetait pas, ça serait le même résultat, elle regretterait après coup parce qu’entre James et elle, c’est censé être bel et bien fini, parce que James aime Lily et qu’il va même avoir un fils avec elle, parce que ça n’aura sans doute aucune signification et surtout parce que Blue préférait largement leurs rapports froids en tendus et qu’une profonde gêne. Mais la gryffondor n’avait pas réfléchi et après tout, c’était une part de son caractère, s’était avancée et attendait avec appréhension la réaction de James.

Son éloignement timide pour déposer le matériel, sans même regarder ce qu'elle faisait, son rapprochement bien plus rapide, le tressaillement de ses membres, quelque chose dans ses yeux, tout en Blue montrait son hésitation. Nous étions si proches que nos souffles chauds s'entremêlaient, et le monde autour de nous ne paraissait plus exister. Je n'étais pas quelqu'un qui réfléchissait aux conséquences de mes actes ; mes décisions étaient spontanées, et je m'arrangeais toujours pour trouver une solution par la suite. En caressant doucement la joue de la belle Gryffondor, je ne pensais pas à tout ce qui s'encourrait si je continuais sur ma lancée. Je ne pensais pas au regrets, à la gêne, aux répercussions dans l'équipe de Quidditch, à la trahison envers Lily, aux reproches de tous mes petits-enfants qui voulaient vivre. Je pensais seulement à l'instant présent et à combien je désirais ses lèvres sur les miennes. Je m'approchais encore, dans le même mouvement que Blue, si près que nos fronts se touchaient presque. Le silence n'était brisé que par nos respirations accélérées et par des rires qui provenaient du parc. Mais ceux-là, nous n'y prêtions pas vraiment attention. Étrangement, le souvenir de ma dernière nuit avec une fille, quelques temps au paravent, à Pré-au-lard, une inconnue plutôt bien formée, refit surface dans ma mémoire. Puis une autre, une jolie rencontre dont j'avais à nouveau oublié le prénom, et encore une autre, simple élève de Poudlard. Avec toute la force dont j'étais capable je me reculais précipitamment, détournant le regard pour ne pas être tenter à nouveau, puis comprenant que je lui devais une explication, je prit une grande inspiration et fuyant toujours son regard, je m'expliquais d'une voix qui trahissait ma frustration, mais aussi ma sincérité.

- J'ai bien trop de respect pour toi pour que ça se passe comme ça Blue .. comme avec toutes ces autres filles donc j'ignore encore le nom. Je ne peux pas te faire ça ..

Ma voix se brisa et je déglutis difficilement, occupant mes mains à rangés des disques dont je ne comprenais pas l'utilité pour oublier mes envies et calmer ma respiration. Quand enfin je me sentit prêt à affronter ses yeux qui allumait un feu en moi, je me retournais, la regardant à demi.

- On a sans doute plus les idées en places depuis ce tourbillon ..

Je notais ce détails car jamais encore nous n'avions été aussi proches depuis notre rupture, et jamais nous n'avions tenté quelque chose avant de changer d'époque.

- Il y a tellement de choses qui ont changé ... Connaître son avenir à 17 ans ne devrait pas être possible, même la divination ne le permet pas totalement. Qu'as-tu appris toi ?

Le changement de sujet n'était pas le moins du monde discret, mais je n'avais pas essayé de le cacher, juste essayé de me contrôler. Tout mon corps me criait de courir vers elle, de prendre son visage entre mes mains et de l'embrasser comme jamais, mais je refusais d'obéir, car c'était justement mon corps qui le demandait, et non mon esprit. Pour rien au monde je ne voulais pouvoir comparer Blue à ces inconnues et à ces rencontres d'une nuit.
D'un autre côté, ma question est sincèrement teinté d’intérêt, car j'avais besoin de savoir si Blue avait le futur merveilleux qu'elle méritait.

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