Who's right ? ► ERNIE

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Ernie & Blue

CRÉDIT - CSS

En ce samedi matin, Blue s'était, une fois n'est pas coutume, levée à cinq heures. Elle s'était habillée pour son footing matinal et était sortie faire un tour du parc de Poudlard en courant. Vers six heures, elle était remontée dans son dortoir toujours endormi, avait attrapé son sac de sport et y avait fourré ses vêtements de Quidditch ainsi qu’une serviette et des vêtements de rechanges. Elle avait ensuite attrapé la merveille qui se trouvait encore emballée au pied de son lit. C’était un nimbus 2000 qu’elle avait commandé dès qu’elle en avait entendu parler en arrivant en 1997. Il y en avait d’autres meilleurs mais celui-là était le seul que la jeune blonde avait pu se payer avec ses économies et par rapport aux balais de son époque, celui-ci était une pure bombe. Elle avait tellement hâte de l’essayer qu’elle courut presque jusqu’au terrain de Quidditch. Elle se changea précipitamment dans le vestiaire, manquant de tomber à plusieurs reprises en enfilant ses chaussettes et finit par descendre sur le terrain. Elle enleva avec précaution le papier qui protégeait le balai, seule chose sans doute avec laquelle la gryffondor savait être douce. Elle découvrit avec un sourire de gamine devant le cadeau de noël qu’elle attendait depuis des mois le nimbus 2000. Elle devina le bois qu’ils avaient utilisé pour le construire et se dit qu’effectivement, c’était très intelligent. La forme des brindilles était faite pour que le balai puisse atteindre un maximum de vitesse et en peu de temps. Blue pouvait même sentir les sorts qui avaient jeté au balai afin de le perfectionner. Toujours aussi doucement, de peur de le briser, elle enfourcha son balai et frappa fort le sol avec son pied. Elle s’éleva à une vitesse ahurissante dans les airs. Un sourire dément vint s’afficher sur son visage et elle se pencha en avant. Le balai fonça vers les buts tellement vite que la jeune fille ne pouvait même plus entendre le moindre son. Elle accéléra, s’essayant aux virages. Tout d’abord assez larges, elle les raccourcissait au maximum, testant même des angles aigus. Voler était une pure merveille, à la moindre poussée, aussi légère fut-elle, son balai virait de bord. Il était plus sensible qu’elle n’aurait jamais pu l’imaginer. Contrairement aux balais de son époque, ceux-ci géraient très bien les virages en épingle. Le jour où elle avait eu le malheur d’essayer, avec son ancien balai, elle avait fait une violente embardée et n’avait dû son salut qu’à d’excellents réflexes. Après avoir essayé plusieurs virages, elle décida de passer aux choses sérieuses. Sa spécialité était les arrêts brutaux et inattendus. Ça marchait à chaque fois, elle pilait net et le poursuiveur qui la suivait ou tentait de lui arracher le souaffle se voyait continué seul alors qu’elle repartait immédiatement dans une direction différente ou faisait une passe. Avec les balais de l’époque, c’était violent mais elle ne risquait pas de tomber, toutefois, les balais du futur n’étaient pas comme cela et la jeune blonde manqua de s’écraser sur le gazon du terrain. Elle se rattrapa in extremis au bout de son balai qui commença à chuter, entrainé par le poids de Blue, mais avec l’adresse de ceux qui ont l’habitude, elle plaça son balai sous elle, posa ses pieds sur les appuis et remonta en piqué. Elle retenta plusieurs le pilé net, jusqu’à y arriver plus ou moins bien. Elle se dit qu’il faudrait qu’elle s’entraîne encore car si elle se retenait difficilement avec ses deux mains, elle se demandait vraiment ce que ça donnerait avec le souaffle en main. La blonde décida alors de tenter les descentes en piqué façon feinte de Wronski. Elle monta en chandelle le plus haut possible, bien au-dessus des tours qui encadraient le terrain de Quidditch puis fit demi-tour et fondit vers le sol. Penchée sur son balai, les cheveux claquant dans sa nuque, un rire à la fois émerveillé et halluciné sortit de sa gorge. Sur leurs anciens balais, il fallait remonter à 3 mètres du sol pour pouvoir espérer ne pas finir comme une autruche, la tête dans le gazon, mais Blue restait Blue et avec un balai pareil, elle était persuadée pouvoir remonter bien plus près du sol. 20 mètres. 15 mètres. 10 mètres. 5 mètres. 3 mètres. 2 mètres. 1 mètre. Tirant violemment sur son balai, la blonde se retrouva parallèle au sol l’espace de 3 secondes puis remonta en lançant un cri de joie : « WAHOUUUU ! ». Elle explosa de rire et se dit qu’il faudrait absolument qu’elle montre ça à son meilleur ami. Elle réessaya deux ou trois fois puis s’attaqua à une figure bien connue des amateurs de Quidditch pour sa difficulté et sa dangerosité - tout ce qui pouvait attiré Blue, en somme - : la charge de Chelmondisto. Le but était de se mettre debout sur balai devant les buts, de faire un salto avant et de tirer le souaffle en extension pour lui donner plus de puissance. Et puis aussi de se la péter un peu, parce que les gens étaient toujours très impressionnés par cette figure. Blue était parvenue à l’effectué l’été précédent à force de travail et acharnement et elle comptait bien essayer sur ce balai. Elle commença par essayer à la vitesse standard des balais de son époque parce que même comme ça, c’était très dur. La gryffondor s’avança vers les buts tout en se mettant de bout sur son balai. Elle savait que le faire seule, comme cela vers sept du matin était une très mauvaise idée puisque si elle tombait, personne n’était là pour prévenir quelqu’un, mais on ne changeait pas les bonnes habitudes. Arrivée à une dizaine de mètres des buts, elle se propulsa en avant et tira avec un souaffle imaginaire. Elle retomba à cinq mètres du but sur son balai en position assise. Elle faillit tout de même tomber mais se redressa et recommença en commençant son salto plus loin du but, car sinon, elle aurait risqué de percuter le gardien. Après plusieurs tentatives plus ou moins réussies, elle décida d’essayer avec plus de vitesse lorsqu’un éclat coloré sur le terrain attira son attention. C’était une silhouette masculine, elle pouvait la reconnaître de là où elle était puisque le soleil était levé depuis qu’elle avait commencé ses essais de balai. Elle décida de descendre à sa rencontre afin de savoir depuis combien de temps cet importun la regardait voler.

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Le réveil avait été difficile pour le jeune homme ce matin. Il n’avait pas forcément passé l’une de ses meilleures journées la veille, bien qu’il reconnaisse qu’il ait déjà vécu pire. Tout d’abord, il dut faire face à une brève altercation avec un jeune Serpentard qui refusait d’écouter ses consignes en tant que préfet, pourtant très simples et évidentes pour tout le monde. Une petite remarque que le protégé de la maison verte et argentée s’est empressé d’en faire une controverse. Ah ces jeunes sangs-purs… qui avaient toujours la prétention de croire en leur supériorité. Pas tous ! Fort heureusement. Lui aussi était de sang-pur, mais cela n’avait pas plus grande importance à ses yeux. Après cela, MacMillan s’était empressé de gagner le terrain de Quidditch après ses cours d’histoire de la magie : Entrainement de l’équipe de Poufsouffle obligée. Enfin quelque chose qu’il lui permettait de s’évader un peu des cours, de ses responsabilités, … Bref. A peine avait-il retrouvé tous les membres de son équipe ainsi que les remplaçants, qu’une fois arrivé sur le terrain ils eurent la mauvaise surprise d’y apercevoir la présence d’une autre équipe déjà sur place. Après plusieurs minutes de négociations avec le capitaine de leurs adversaires, ils étaient arrivé sur la décision d’échangé leur heures d’entrainement. Ca revenait au même certes, mais cela l’avait un peu agacé tout de même. Tant pis ; sa piètre tentative de sauvetage de journée avait échoué ! Et comme on le dit si bien « Jamais deux sans trois » ; à force de trop vouloir trainer avec ses amis dans les couloirs du château ces derniers temps, il en avait oublié de terminer certains devoirs qui devaient mériter beaucoup plus d’attention qu’il y en avait donné. C’est ainsi qu’il s’était retrouvé à étudier tard le soir dans la salle commune de sa maison alors que tous les autres se mettaient au lit. Ce n’était que trois ou quatre heures après que ses camarades avaient regagné leur dortoir qu’il avait finalement décidé de s’arrêter pour cette nuit ; et il se rendit exténué dans la chambre où il se laissa lourdement tombé sur son lit comme une masse. Il ne lui fallait pas plus de 30 secondes pour s’endormir profondément.

Malheureusement pour Ernie, tout sommeil est suivi d’un réveil dont il se serait bien passé cette fois-ci… (Enfin… cette fois-ci et la plupart des autres fois aussi je vous l’accorde) Pourtant, le jeune Poufsouffle devait se lever tôt ce matin, et pour cause : Après le report de l’entrainement de Quidditch de l’équipe à la semaine d’après, ils n’avaient pas eu le temps de mettre ensemble en place une nouvelle stratégie de jeu. Une tâche qu’il devait alors assurer seul en tant que capitaine, et qu’il devrait soumettre lors de leur prochaine réunion ; ce qui n’était pas forcément évident puisqu’il devait tenir en compte les capacités et aptitudes de chacun ; du moins… du mieux qu’il s’en souvienne ! C’est donc en grognant un peu contre lui-même de s’être imposé un tel devoir de si bonne heure qu’il se leva, et se dirigea directement dans la salle de bains afin de se passer un peu d’eau sur le visage, pour se réveiller. Ernie posa ses sur les rebords du lavabo et inspira un grand coup pour reprendre ses esprits doucement, puis regagna le dortoir en silence pour ne pas risquer de réveiller les autres encore endormi. Il était six heures et demie, et le jeune homme se préparait pour se rendre sur le terrain. Il se changea en une tenue simple et assez souple pour privilégier ses mouvements, puis introduit dans un sac sa tenue d’élève de Poudlard ; chemise blanche, pull, cravate jaune et noire, sans oublier la robe qu’il ne portrait surement pas vu le temps. Son équipement de Quidditch étant toujours prêt dans un autre sac spécifique, il agrippa les deux sacs, l’un à la main, l’autre à l’épaule puis sortit sans un bruit du dortoir en refermant doucement la porte derrière lui. Il se rendit près d’un placard où il récupéra son balai et se mit véritablement en route pour le terrain.
L’air frais du matin et le silence dans le château, il avait l’impression d’être seul au monde. Cette fois-ci c’était sûr, rien ne l’empêcherait de faire ce qu’il avait à faire. Enfin … presque rien. Il descedit les escaliers, traversa les cours du château, puis marcha jusqu’au terrain lorsqu’il crut voir un petit point s’envoler dans les airs depuis là où il se trouvait. Non, non ce devait être une erreur… Il se frotta les yeux d’une main mais… Impossible ! Bon sang mais c’est pas vrai ! Décidemment il était maudit. Qu’est ce quelqu’un (à part lui) venait faire sur le terrain de Quidditch à sept heures du matin ? Sept heures du matin ! Allo ?! En réalité, il comprenait très bien que certaines personnes pouvaient être accros au Quidditch pour venir en faire à des heures inimaginables ; le souci était plutôt le fait que cela tombe en même temps que l’heure inimaginable que lui avait choisis. Sérieusement, il n’avait pas de veine. Combien de personne y était ? Deux ? Trois ? Toute une équipe ? Pour le moment, Ernie ne vit qu’une personne voler dans tous les sens. De toute façon, il avait fait beaucoup trop d’efforts ces dernières heures pour simplement retourner dans le dortoir. Le jeune Poufsouffle poursuivit donc son chemin et les quelques mètres restants jusqu’au terrain, tout en observant les zigzags et autres accélérations plus ou moins bons effectués par l’inconnu.
Arrivé sur place, Ernie déposa ses affaires sur le bord du terrain contre les murs de bois qui cachaient les échafaudages des gradins ; et leva la tête pour regarder les prouesses que pouvait bien faire… la Gryffondor ? D’où il se tenait il pouvait voir les cheveux blonds d’une jeune femme attachés en queue de cheval. Tantôt il trouvait qu’elle se débrouillait bien, tantôt il avait l’impression qu’elle découvrait le vol. « WAHOUUUU ! » Il la vit entreprendre des accélérations, des arrêts brutaux, des piqués et des figures les plus difficiles et risquées que lui-même avait eue laborieusement la chance de réussir seulement deux fois depuis qu’il a intégré l’équipe de Quidditch, c’était beaucoup de travail et mais surtout le moyen simple de finir à l’infirmerie. D’ailleurs l’imprudence de la jeune femme déconcertait un peu Ernie, et il l’a vit manquer plusieurs fois de tomber de son balai. Après quelques minutes, il s'avança sur le terrain les mains dans les poches la tête toujours levée vers le ciel ; ce qui attira l’attention de celle-ci qui vola en sa direction. Lorsqu’elle arriva à quelques mètres au-dessus de lui, il la scruta du regard et n’avait pas vraiment cette impression de familiarité. Non, il ne l’avait jamais vu avant et pourtant elle n’avait pas l’air d’en être à sa deuxième année.
« Si c’est le suicide que tu cherches, alors tu t’en sort plutôt bien ! T’as de la chance d’avoir de bons réflexes. » * Et un Ernie pour t’emmener à l’infirmerie * C’était plus fort que lui. C’est sûr que pour un premier contact il y avait mieux, mais il était franc, et à chaud la dernière chose qui lui restait en tête était le manque de prudence de celle-ci. Elle ne devait surement pas être à Gryffondor pour rien. Ceci étant dit, elle avait beaucoup de talent, il ne pouvait le nier, malgré quelques petites imperfections dans ses exécutions.« Enfin bref, tes piqués étaient plutôt bons faut l’avouer. Je pense que pour tes arrêts brutaux tu ne devrais pas rester aussi inclinée sur ton balai surtout avec un Nimbus ; garde un angle de 40-45degrés, pas moins pour pouvoir soulever ton balai plus brièvement, ton arrêt sera plus violent, mais les autres ne le verront pas venir, tu peux me croire. » Il aurait pu continuer son analyse, mais quelque chose lui dit qu’il devait s’en tenir là pour le moment.

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Blue descendait vers l’inconnu, le détaillant. Il était blond, plutôt grand, relativement musclé avec une tête avenante. Il devait être plus âgé qu’elle puisqu’il avait déjà perdu toutes les rondeurs de l’enfance. D’aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, elle n’avait jamais vu ce jeune homme. Il devait pourtant être au maximum en septième année et connaissait la tête de chacun. Enfin, pas exactement, mais elle aurait su si elle l’avait déjà croisé et elle avait déjà croisé toutes les têtes des 5ème, 6ème et 7ème année de Poudlard. En dessous, c’était moins probable, mais ça ne concernait visiblement pas le blondinet en face d’elle. Il devait sans doute être d’une autre époque, du futur proche ou du futur plus lointain. Ce changement d’époque était d’ailleurs quelque chose de très amusant pour la blonde, parce que, il faut l’avouer, voir McGo avec une vingtaine d’années en plus, c’était drôle. Et puis connaître son futur, ou bien ses enfants ou encore autre chose, était quelque chose d’appréciable. Enfin plus ou moins selon ce que le futur avait réservé à chacun. Elle avait appris par exemple que James allait avoir un enfant avec Lily Evans (qui l’eut cru !) mais qu’il allait surtout mourir très jeune. Ce détail attristait d’ailleurs la jeune femme qui malgré la relation plutôt tendue qu’elle avait avec le jeune homme officiellement, il lui restait cher (le premier qui aurait le malheur de dire ça verrait son espérance de vie s’écourter considérablement). Dumbledore, leur directeur carrément givré mais très amusant, était mort comme bien d’autre. Sirius aussi, qui était son ami, allait mourir bien trop jeune. En somme, leur futur était vraiment moche, mais une chose était positive, Voldemort allait disparaître, certes pas définitivement en premier lieu et mais bel et bien la deuxième fois, de la main du fils de James. Ce dernier lui ressemblait d’ailleurs comme deux gouttes d’eau physiquement, excepté ses yeux, il avait ceux très reconnaissables de Lily Evans. La disparition de Voldemort serait donc synonyme de cessation des moqueries constantes sur son sang (ce qui lui enlèverait certes son excuse pour se mettre sur la tronche avec ces imbéciles de futur mangemort, mais elle ne doutait pas qu’elle saurait toujours en trouver une), il n’y aurait plus non plus de risques pour tous les parents de Nés-Moldus et la communauté sorcière n’aurait plus à vivre dans la peur constante d’une attaque des mangemorts.
Si Blue avait voulu connaître le futur de ses amis et camarades de classe, il n’en était pas de même pour le sien. Ou du moins, pas pour le moment. Aux vues du futur noir attendant la plupart des élèves de son année, elle comptait bien éviter de demander à quiconque.
Alors qu’elle allait atterrir sur le sol gazonné du terrain de Quidditch, le jeune homme s’adressa à elle : « Si c’est le suicide que tu cherches, alors tu t’en sort plutôt bien ! T’as de la chance d’avoir de bons réflexes. ». Peu surprise de cette réplique, en effet c’était ce que disait chaque personne la voyant voler pour la première fois, elle sourit, amusée. En rigolant, elle lui répondit : « Le Quidditch est un sport dangereux, quel intérêt si l’on n’exploite pas jusqu’au bout un pareil balai ? Ce serait un pur gâchis. ». Après tout, le risque faisait partie intégrante du champ lexical du Quidditch. Combien de joueur s’étaient blessés ou même tués pendant un match ou un entrainement depuis que le sport existait ? Sans doute des milliers. Alors qu’elle allait reprendre la parole après s’être posée, le blondinet la devança : « Enfin bref, tes piqués étaient plutôt bons faut l’avouer. Je pense que pour tes arrêts brutaux tu ne devrais pas rester aussi inclinée sur ton balai surtout avec un Nimbus ; garde un angle de 40-45degrés, pas moins pour pouvoir soulever ton balai plus brièvement, ton arrêt sera plus violent, mais les autres ne le verront pas venir, tu peux me croire. » S’il y avait bien une chose qui caractérisait les gryffondors, ce n’était pas seulement leur courage, mais leur orgueil. Et Blue ne faisait définitivement pas exception. Alors lorsque cet inconnu se permit de critiquer son style de vol, sa première pensée fut : Ah bah il est gonflé celui-là ! rapidement suivie de : De quel droit il se permet de critiquer mon arrêt en piqué ?! Profondément vexée, elle lui lança : « Eh bien, Mr Je-suis-si-doué-en-Quidditch-que-je-me-permets-de-critiquer-une-inconue, fais donc une petite démonstration que je puisse te montrer vraiment quelle est la meilleure technique ! ». Ses mains sur les hanches, son balai coincé contre son coude, ses sourcils froncés et sa moue vexée trahissaient complètement son humeur actuelle.

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Alors que Ernie observait la jeune Gryffondor atterrir, elle répliqua de suite à sa remarque : « Le Quidditch est un sport dangereux, quel intérêt si l’on n’exploite pas jusqu’au bout un pareil balai ? Ce serait un pur gâchis.» Cela amusa le jeune MacMillan qui afficha un petit sourire en coin. Il avait cette impression d’avoir déjà entendu ca ; évidemment, lui-même avait déjà dit quelque chose du genre à ses propres parents : la première fois qu’ils avaient vu leur jeune fils enfourcher son balai pour la première fois, c’en était déjà trop pour sa mère qui s’écroulait d’inquiétude, alors quand il leur annonça sa passion pour le Quidditch, ce fut le drame… de très courte durée heureusement pour lui. Il avait su se montrer très persuasif pour ça, mais pas forcément convaincant maintenant qu’il y repensait ... C’était la réponse de tout véritable adorateur de Quidditch. Mais comment exploiter un pareil balai si on est même plus en l’état de se tenir debout ? En bref, c’était un cercle vicieux, et il fallait bien faire un choix. Le sien il l’avait fait ; le même que la jeune blonde qui se tenait à présent devant lui, les mains sur les hanches montrant clairement qu’elle lui tenait tête. Maintenant il comprenait un peu mieux ses parents.
« Eh bien, Mr Je-suis-si-doué-en-Quidditch-que-je-me-permets-de-critiquer-une-inconue, fais donc une petite démonstration que je puisse te montrer vraiment quelle est la meilleure technique ! ».Etonné d’une telle réaction, il haussa un sourcil. Quoiqu’il ne l’était pas vraiment finalement, il s’y attendait un peu à vrai dire. Critiquer ? Non, non … Le jeune Poufsouffle aurait plutôt dit « conseiller » mais cela restait une question de point de vue. Etre aussi franc avait toujours des conséquences, mais il préférait de loin ca à l’hypocrisie. Et pour une petite démonstration de vol, il n’allait pas se faire prier. Ernie riait doucement de voir la jeune protégée de la maison de Godric ainsi vexée. « Aïe. J’ai touché un point sensible… » fit-il dans un chuchotement en tirant une vieille grimace et en se mordant expressément la lèvre inférieure. Que c’était mal … Il devrait en avoir honte. Il hocha la tête en souriant «Ouvrez grands les yeux et prenez notes mademoiselle » puis il fit volte-face pour attraper son balai posé un peu plus loin sur la pelouse du terrain après avoir enlevé et déposé sa veste à côté du reste de ses affaires. Il revint fin prêt là où il se tenait quelques secondes plus tôt puis enfourcha son balai en jetant un bref regard vers l’inconnue. Il agrippa son balai de ses deux mains, puis après une profonde inspiration, il frappa énergiquement le sol afin de se donner l’impulsion nécessaire pour atteindre l’allure de la vitesse qu’il souhaitait. Le manche de son Nimbus 2001 presque perpendiculaire au sol, il s’envola aussi rapidement qu’à la vitesse de l’élan qu’il prit, puis repoussa aussitôt son balai à l’horizontal d’un geste rapide et tranchant et marqua son arrêt brusque pour se retrouver stable sur son balai à quelque mètres au-dessus du sol. Pendant une seconde à peine, juste le temps de son envol, il sentit son cœur s’arrêter de battre, puis reprendre de plus belle. Un chatouillement qu’il appréciait toujours autant, tout comme la première fois qu’il avait volé. Chassant ses souvenirs en resserrant le périmètre que formaient ses doigts autour du manche du balai, Ernie vola plus haut en fixant un point dans le ciel, toujours plus haut, atteignant une altitude plus que suffisante pour une simple démonstration d’arrêt brusque, mais c’était plus pour son propre plaisir pour tout dire. Reposant tout son poids en arrière, il se laissa entrainer par la gravité qui repositionna naturellement le jeune homme et son balai verticalement au sol, tête plongeante la première ; attiré comme un aimant vers la verdure, Ernie accéléra de plus belle en voyant le paysage s’agrandir à vue d’œil. Il se redressa pour former son fameux « angle de 40-45° » par rapport au balai. La distance entre lui et le sol se réduisait dangereusement, et à deux mètres du sol, il tira brutalement d’un geste ferme contre lui le manche de son balai qui se retrouva à l’horizontal en moins de temps qu’il n’en fallait pour l’imaginer. La bouche ouverte avec un sourire de gamin aux lèvres, il riait de bonheur. Bon sang, ce qu’il aimait ça ! L’adrénaline et tout ca. Il en oubliait presque qu’il était sept heures du matin, qu’il avait une nouvelle tactique pour son équipe à trouver, qu’il avait cours dans une heure, et … ah oui ! Que c’était une démonstration qu’il faisait là. Ernie chercha du regard la tête blonde au sol, puis vola jusqu’à elle de plus en plus proche du sol pour enfin arriver à son niveau. Satisfait de sa prestation, bien que surjouée, il souria « Verdict ? »

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Après sa réplique vexée, Blue vit le garçon s’étonner légèrement. Evidemment qu’elle lui demandait une petite démonstration. Déjà que la jeune blonde n’appréciait que moyennement les critiques, orgueil oblige, si en plus celui qui les faisait n’était pas capable de faire ce qu’il préconisait…
Dans un petit rire, elle le vit marmonner quelque chose qu’elle ne put entendre, mais en voyant la grimace qui suivit en suite, elle se dit qu’il avait mieux valu pour ce blondinet qu’elle ne distingue pas clairement ce qu’il avait dit. Il lui sourit ensuite et dit : « Ouvrez grands les yeux et prenez notes mademoiselle ». Ce « mademoiselle », elle n’en était pas fan, elle n’en avait d’ailleurs jamais été fan, même et surtout à son époque. Est-ce qu’on disait « mondamoiseau » ? Non alors, pourquoi « mademoiselle » ? Aucune raison. Blue était pour ces histoires d’égalité homme-femme avec le féminisme et tout ça. D’ailleurs, elle ne se gênait jamais pour faire comprendre à un imbécile qu’une fille aussi pouvait lui mettre une bonne raclée, que ce soit au Quidditch ou dans un autre domaine. Ok, excepté celui des notes, ça elle le laissait à des filles comme Lily Evans ou encore une gryffondor qu’elle avait rencontré il y a peu : Hermione Granger. Cette dernière était d’ailleurs beaucoup, mais alors beaucoup trop sérieuse. Enfin bref, revenons à nos hyppogriffes.
Le jeune homme posa ses affaires sur le bord du terrain et enfourcha son balai. Il décolla et monta en flèche vers le ciel. La jeune blonde le vit s’arrêter à plusieurs mètres du sol. La main au-dessus des yeux pour ne pas être gênée par le soleil, elle le suivit des yeux, se remettre à monter. Si Blue voulait devenir joueuse professionnelle, ce n’était pas par pure lubie, non, la gryffondor s’y connaissait, elle s’était renseignée, était allée voir des matchs, des entrainements quand ça avait été possible. Ainsi, elle voyait bien que pour une simple démonstration le blondinet, s’il était aussi bon qu’il le prétendait, n’avait pas besoin de monter aussi haut. Il s’arrêta très haut et entama une descente en piqué. Elle le vit se redresser et appliquer ce qu’il lui avait conseillé plutôt, un angle d’environ 45° par rapport à son balai. Arrivé à deux mètres du sol, il tira brutalement sur le manche de son balai et se retrouva parallèle au sol. Alors qu’il se marrait, Blue rassembla les différentes critiques qu’elle avait à lui faire après sa petite démonstration. Il revint ensuite vers elle et lui demanda : « Verdict ? ». La jeune blonde retint un sourire et lui répondit : « C’est simple, en plein match, réel j’entends, tes adversaires verraient immédiatement ce que tu t’apprêtes à faire. Se redresser comme ça est plus sûr évidemment mais ce n’est bon que pour l’entraînement. En plus, la façon dont tu tires ton balai pour te mettre parallèle au sol est bien trop brutale. Un balai, et d’autant plus les balais de votre époque sont sensibles. Et sinon, tu n’utilises pas assez tes pieds. C’est tout ton corps qui doit de permettre de te mettre à l’horizontale. ». Blue savait que c’était stupide de sourire de cette façon mais lorsqu’on touchait à son orgueil et au Quidditch, elle devenait une véritable gamine et à ce moment-là, elle était juste très contente d’expliquer à ce blondinet qu’elle avait raison et quelle était la bonne technique. « Lorsque tu veux faire cette action, tu dois tout faire au dernier moment. A l’instant où tu décides de le faire, tu commences par pousser sur tes appuis pour les pieds tout en te redressant et en tirant sur ton manche. De cette façon, tu ne risques pas de casser le manche de ton balai, chose qui est déjà arrivée. Et ensuite, lorsque tu vas être parallèle, tu inverses tes actions et remets un peu de poids sur ton manche pour ne pas te retrouver à la verticale mais dans l’autre sens, voire faire un tour complet. » Elle fit une pause puis reprit : « Tu veux que je te montre ? ».

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Après sa petite démonstration, Ernie revint vers sa camarade restée sur le bas-côté du terrain attendant qu’il finisse son numéro. Il était plutôt convaincu de son arrêt, qui serait dans tous les cas plus adapté lors d’un match réel. Et pourtant, la Gryffondor n’avait pas l’air convaincue. A en croire son expression à la limite de l’arrogance encore acceptable, et son sourire caché lui montrait clairement que sa démonstration n’avait pas été à la hauteur. « C’est simple, en plein match, réel j’entends, tes adversaires verraient immédiatement ce que tu t’apprêtes à faire. Se redresser comme ça est plus sûr évidemment mais ce n’est bon que pour l’entraînement. » Non mais il croyait rêver. Ca le faisait bien rire de la voir aussi sûre d’elle et de lui faire la leçon. « En plus, la façon dont tu tires ton balai pour te mettre parallèle au sol est bien trop brutale. Un balai, et d’autant plus les balais de votre époque sont sensibles. Et sinon, tu n’utilises pas assez tes pieds. C’est tout ton corps qui doit de permettre de te mettre à l’horizontale. ».
« De votre époque » Alors comme ça, elle avait fait les frais de cet incident. Le jeune homme déduisit vite qu’elle venait du passé : la sensibilité du balai est un atout et si on suit la logique de l’évolution des techniques de fabrications… Enfin bref, ce n’est pas un exploit. Donc récapitulons… Elle vient du passé, c’est la première fois ou l’une des première fois qu’elle touche un Nimbus et elle se permettait de croire qu’il ne savait pas gérer son balai ? Ça c’était du Gryffondor pur et dur. Et puis quoi encore, elle allait lui apprendre à tenir un balai ? Il avait bien envie de rire, mais il n’allait pas pousser à bout un quelconque emportement, alors il la laissait dire pour le moment. Quoique même s’il avait voulu, c’était probablement avec peine qu’il aurait pu placer un seul mot.
Ca y est, elle était partie dans son long discours et plus personne ne pouvait l’arrêter.

« Lorsque tu veux faire cette action, tu dois tout faire au dernier moment. A l’instant où tu décides de le faire, tu commences par pousser sur tes appuis pour les pieds tout en te redressant et en tirant sur ton manche. De cette façon, tu ne risques pas de casser le manche de ton balai, chose qui est déjà arrivée. » *Et tu risques surtout de repartir en arrière* La manière dont elle faisait ne lui paraissait que peu approprié, le but étant de se retrouver à l’arrêt et stable à la fois. « Et ensuite, lorsque tu vas être parallèle, tu inverses tes actions et remets un peu de poids sur ton manche pour ne pas te retrouver à la verticale mais dans l’autre sens, voire faire un tour complet. » Oui voilà, c’est bien ce qu’il pensait. Elle rendait la manœuvre beaucoup plus longue or son but à lui était d’anticiper cet équilibre par le positionnement du corps par rapport au balai. Un vrai cours de théorie. Evidemment le jeune homme voyait ce qu’elle voulait dire, mais pour lui c’était la technique du débutant. « Tu te compliques la vie, vraiment. Moi je te propose la technique deux-en-un ; et au niveau du rendu, il y a pas photo ! »
Bon sang ! Et lui qui s’était retenu de ne pas trop en dire au départ, c’était pas son truc à elle. Les filles… Non mais je vous jure, de vraies pipelettes hein ! Lorsqu’elle marqua une pause, Ernie lacha un rire à moitié étouffé. Il pensait que ça y est c’était enfin fini, mais non ce n’était pas encore assez. «Tu veux que je te montre ? » Ernie passa une main devant sa bouche pour étirer les commissures de ses lèvres afin de s’empêcher de nouveau de rire. « Non mais je crois rêver… Bien sûr ! Vas-y, montre-moi ! » fit-il en volant jusqu’à atterir sur la pelouse tondue du terrain. Il se retourna vers elle en tenant son balai verticalement contre lui.

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Spoiler:

Alors que Blue finissait d’expliquer sa technique, elle entendit le blondinet réagir à son explication. Pour lui, la technique de la jeune blonde était trop compliquée et le rendu était complètement différent. Mais la gryffondor était bien décidée à lui prouver qu’elle avait raison. Elle savait que ce ne serait pas parfait, après tout, elle venait tout juste de découvrir son nouveau balai, mais Blue n’abandonnait jamais et surtout pas lorsqu’il s’agissait de prouver qu’elle avait raison. Lorsqu’elle lui demanda s’il voulait qu’elle lui montre, le jeune homme fut assez surpris par son culot mais répondit tout de même positivement. De toute façon, s’il avait répondu négativement, Blue lui aurait quand même montré.
Elle attrapa son balai et l’enfourcha. Frappant du pied sur le sol, la jeune femme s’envola instantanément. Elle s'éleva dans les airs à bonne distance du sol. Avec un sourire, elle monta aussi haut que l’avait fait le blondinet, plus pour le taquiner qu’autre chose. Après tout, même s’il critiquait sa technique, elle pouvait lui reconnaître le mérite de le faire et de bien se débrouiller (même si bien évidemment, son arrêt était meilleur) au Quidditch. Arrivée à bonne hauteur, Blue se pencha en avant et fonça à toute vitesse vers le sol du terrain de Quidditch. Le vent fouettait ses cheveux et son visage, faisant voleter sa robe de Quidditch derrière elle. Elle vit le sol se rapprocher à toute vitesse et sentit l’adrénaline coulant dans ses veines. Un sourire presque de dément collé au visage, elle s’apprêta à s’arrêter. La gryffondor se concentra et soudainement elle bascula en arrière, poussant sur ses pieds tout en tirant sur le manche de son balai. D’un mouvement de bassin, elle inversa son action tout en dosant légèrement et se retrouva, en l’espace de deux secondes, parallèle au sol. Sachant à quoi s’attendre après l’avoir fait une fois, Blue se retrouva à moitié planquée sur son balai mais ne manqua pas de tomber. Il n’y avait pas photo pour elle, sa technique était plus rapide, plus surprenante pour un potentiel adversaire qui l’aurait poursuivie, meilleure quoi. L’espace d’un instant, elle pensa aux bleus qu’elle aurait le lendemain, haussa les épaules et se dirigea vers le jeune homme. Ce n’était pas la première qu’elle en aurait et, c’était presque comme si elle ne les craignait plus. S’approchant du blondinet, elle lui lança, toujours avec un sourire taquin : « Verdict ? ». Elle se posa ensuite à côté de lui et attendit sa réponse. Pour Blue, pas de doute, elle avait réussi, mis à part la fin mais ça, ça ne dépendait que d’un temps d’adaptation. D’ici quelques entraînements, elle le maîtriserait.

Invité

« Verdict ? »

« Pas vraiment convaincu non… Et toi, t’en penses quoi ? »

« Mais tu as du talent, c’est certain. Je suppose que tu fais partie de l’équipe de Gryffondor ? »